La thérapie cognitive basée sur la pleine conscience

La méditation de pleine conscience s’est avérée utile pour faire face à la dépression chez les personnes atteintes de lésions cérébrales [1]. Des études canadiennes ont montré qu’elle peut aider à atténuer les symptômes de dépression et d’anxiété, à diminuer la douleur, à accroître le niveau d’énergie et à améliorer la qualité de vie [2].

La méditation de pleine conscience est souvent enseignée dans le cadre d’un programme de huit semaines sur la réduction du stress et enseignée dans des contextes cliniques ou communautaires.

La thérapie cognitive basée sur la pleine conscience (TCPC) [3] a été adaptée et mise à l’essai chez des victimes de lésions cérébrales afin de traiter la dépression à tous les niveaux de gravité [1,5]. Certains hôpitaux et cliniciens offrent ce programme.

Depuis 2000, plusieurs essais cliniques sur la TCPC ont été menés dans le domaine des lésions cérébrales. Lors de deux premières études pilote de petite échelle, les chercheurs ont constaté une réduction statistiquement significative de 59 % des symptômes de dépression, ainsi qu’une amélioration de l’anxiété, de la douleur, de l’énergie et de la qualité de vie [6]; au suivi d’un an, les participants avaient maintenu les améliorations [6].

Une autre étude menée à Ottawa a révélé que la TCPC réduisait considérablement les symptômes de dépression à toutes les échelles utilisées. De même, elle a réduit l’intensité de la douleur et augmenté les niveaux d’énergie [7]. Les groupes de participants se sont réunis pendant une heure et demie par semaine pendant 8 à 12 semaines pour apprendre la méditation de pleine conscience modifiée, les pratiques de respiration, la prise de conscience du corps, la marche méditative, le yoga et la réflexion. On a recommandé aux participants de méditer pendant 20 à 30 minutes chaque jour.

La même équipe de recherche a mené un essai contrôlé randomisé à Thunder Bay, à Ottawa et à Toronto où les participants ont appris la méditation de pleine conscience modifiée, les pratiques respiratoires, la prise de conscience du corps, la marche méditative, le yoga et la réflexion. Les groupes se sont réunis pendant une heure et demie sur 10 semaines, en pratiquant la méditation de pleine conscience à la maison pendant 20 à 30 minutes chaque jour. Les résultats ont révélé une réduction statistiquement significative de 26 % des symptômes de dépression mesurés par l’indice de dépression Beck (IGD-ll) comparativement au groupe témoin (les résultats des études contrôlées randomisées de plus grande taille diffèrent souvent de ceux des études plus petites [1]). Trois mois après la fin de l’essai, les chercheurs ont effectué des tests de suivi où il a été démontré que les taux de dépression continuaient de s’améliorer. Il est intéressant de noter que les tests ont montré qu’une plus grande conscience était associée à une amélioration des symptômes de dépression, ce qui donne à penser que la TCPC pourrait être le mécanisme d’amélioration des symptômes [8].

À la suite de ces études, la TCPC a été acceptée comme pratique exemplaire et incluse dans deux lignes directrices cliniques canadiennes sur les lésions cérébrales [9, 10]. D’autres recherches [11] ont permis de mieux comprendre comment la pleine conscience transforme le cerveau. On a pu remarquer, à la suite d’un programme de réduction du stress axé sur la pleine conscience d’une durée de huit semaines adapté aux personnes ayant subi des lésions cérébrales:

  • Un augmentation du volume dans l’hippocampe, une structure importante pour l’apprentissage et la mémoire
  • Une augmentation du volume du cortex cingulaire, une structure associée à la conscience de soi, à la compassion et à l’introspection

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