Attention : l’histoire qui suit mentionne des agressions et de la violence.
Il y a dix ans, j’ai été victime d’une grave agression qui a mis ma vie en danger. Alors que je sortais avec des amis dans le centre-ville de Victoria un soir, un homme s’est précipité derrière moi et m’a frappé à l’arrière de la tête au moins cinq fois avant de me donner 10 à 15 autres coups à l’avant de la tête. L’agression a été estimée à 15-20 coups de poing à la tête au total. C’était tellement violent que j’ai tout suite été transporté à l’hôpital où je n’arrêtais pas de vomir. J’ai oscillé entre perte de connaissance et lucidité et on m’a fait passer d’urgence un scanner pour une suspicion d’hémorragie cérébrale. J’ai passé la nuit aux urgences, puis à l’hôpital pendant un certain temps. J’ai fini par souffrir d’un hématome sous-dural dans le cerveau. J’ai décidé de partager mon histoire.
Quelles sont les choses qui vous ont aidé tout au long de votre parcours de rétablissement ?
Faire partie de la Cowichan Brain Injury Society, la société locale des lésions cérébrales, m’a permis d’en apprendre davantage sur les lésions cérébrales et sur la façon de travailler et de gérer les symptômes quotidiens et permanents de la post-commotion cérébrale. Ça a été très bénéfique d’avoir d’autres personnes qui comprennent les conséquences imprévisibles d’une lésion cérébrale et qui peuvent comprendre ce que je vivais. Travailler avec des professionnels de la santé et un conseiller a également été très utile.
Si vous pouviez revenir en arrière, au moment où vous avez subi votre lésion cérébrale, et vous dire une chose, quelle serait-elle ?
D’être fort, de croire que je vais m’en sortir et de faire preuve de persévérance. De garder l’espoir et la conviction que je peux m’en sortir. De prendre contact beaucoup plus tôt avec l’association locale de lésions cérébrales. De faire plus de recherches sur les lésions cérébrales, car à l’époque (il y a 10 ans), personne n’en parlait, ni même des effets néfastes des commotions cérébrales.
Qu’aimeriez-vous que les personnes qui ne souffrent pas de lésions cérébrales sachent ?
Ce n’est pas parce que moi ou quelqu’un d’autre avons l’air « normaux » que cela signifie que nous ne vivons pas beaucoup de choses à l’intérieur et ne faisons pas face à des défis constants. Cela inclut la fatigue et le cerveau embrouillé, à tous les jours, l’anxiété, la dépression, l’insomnie, l’irritabilité, la digestion, les acouphènes, et bien d’autres choses encore. Je voudrais que les gens sachent qu’une lésion cérébrale, en particulier une lésion grave, a des effets très néfastes et doit être prise beaucoup plus au sérieux dans notre société. De même, s’il s’agit d’une agression, elle doit être prise beaucoup plus au sérieux dans le système judiciaire.
J’ai dû faire face à une multitude d’injustices et d’adversités en raison de cette lésion cérébrale. J’ai certainement passé d’innombrables jours et nuits sans sommeil à souffrir. Je pense que je voudrais également dire qu’avant cet événement terrible et grave, à l’âge de 19 ans, puis à l’âge de 20 ans, j’avais voyagé et fait du bénévolat en Tanzanie, en Afrique, avec deux organisations à but non lucratif différentes. J’avais également été un bénévole actif dans ma communauté en participant à la Cowichan Intercultural Society. J’avais participé à de nombreuses retraites de leadership, siégé au conseil d’administration de Volunteer Cowichan et travaillé avec le club Rotary local. Cependant, comme je l’ai dit plus haut, la vie s’est effondrée et j’ai dû relever de nombreux défis à la suite de cette grave blessure. Ça a été tout un voyage.
Kyle a partagé quelques liens vers des articles de presse sur son histoire. Nous les avons mis en lien ici pour tous ceux qui souhaitent les lire. Tous ces articles ont été publiés pour la première fois au printemps 2023.