J’ai obtenu mon diplôme d’administration sportive au Durham College en 1983. J’ai eu l’honneur d’être nommé athlète masculin de l’année. J’ai remporté le championnat provincial de basket-ball au niveau 2 de l’O.C.A.A., j’ai été nommé au sein de l’équipe d’étoiles du tournoi de championnat et j’ai remporté une médaille de bronze au championnat provincial de touch-football. Immédiatement après l’obtention de mon diplôme, j’ai été embauché par un centre de raquette et de conditionnement physique connu à Mississauga, en tant qu’entraîneur de raquette.
Le 25 juin 1986, alors que j’étais au travail, j’ai fait une chute de 20 pieds et me suis fracturé les deux côtés du crâne. Selon les médecins, il y avait peu d’espoir de guérison. On me donnait moins de 2 % de chances de sortir de la salle d’opération, sans parler de marcher ou de parler à nouveau. À mon réveil, j’ai été placé dans un programme de réadaptation où j’ai bénéficié de services d’orthophonie, d’ergothérapie et de physiothérapie. Le premier souvenir que j’ai gardé de mon réveil, c’est que je ne pouvais tourner la tête que vers la gauche. Le reste de mon corps était totalement paralysé. Il fallait me soulever pour me mettre au lit et me sortir de mon fauteuil roulant, car je ne pouvais pas le faire moi-même.
Après plusieurs semaines de thérapie, j’ai pu marcher par mes propres moyens, à la grande surprise des médecins et des thérapeutes. Ils n’arrivaient pas à croire que j’avais progressé aussi rapidement.
En 1987, un camarade de classe qui travaillait au bureau de Sport for Disabled Ontario m’a demandé si je souhaitais reprendre le sport. Comme j’avais déjà du mal à marcher, j’ai refusé. En 1988, j’ai décidé d’essayer dans l’espoir d’améliorer ma coordination et mon endurance. En fait, le sport pour handicapés est différent des Jeux olympiques spéciaux. Le sport pour handicapés s’adresse aux athlètes souffrant d’un handicap physique. Il existe quatre grands groupes de handicaps : i) les personnes en fauteuil roulant, ii) les amputés, iii) les aveugles et les malvoyants, iv) les personnes atteintes d’infirmité motrice cérébrale.
En 1991, le Comité d’organisation des Jeux paralympiques de Barcelone m’a invité à participer à leur « Test Meet » à Barcelone, en Espagne. J’ai couru dans les épreuves du 200m et du 400m, remportant l’or dans les deux cas et établissant un record du monde dans le 400m.
Les Jeux paralympiques sont les Jeux olympiques pour les handicapés physiques. Ils ont lieu tous les quatre ans dans la même ville que les Jeux olympiques. Nous utilisons les mêmes sites, cantines et dortoirs que les Jeux olympiques. Les Jeux paralympiques ont généralement lieu deux semaines après la fin des Jeux olympiques d’été et d’hiver. Aux IXe Jeux paralympiques d’été de 1992, j’ai participé à trois épreuves de sprint: 100m, 200m et 400m. J’ai remporté trois médailles d’or et établi deux nouveaux records mondiaux et paralympiques, ainsi qu’un record canadien. En 1993, lors des Robin Hood Games (Championnats du monde d’infirmité motrice cérébrale) qui se sont déroulés à Nottingham, en Angleterre, j’ai participé aux épreuves de sprint sur 100 m et 200 m et j’ai remporté la médaille d’or dans les deux.
Le championnat du monde d’athlétisme pour handicapés de 1994 se sont déroulés à Berlin, en Allemagne. Ce championnat n’a pas été aussi fructueux car je n’ai pu participer à aucune des séances d’entraînement, mon dos s’étant enflammé car il ne s’adaptait pas correctement au matelas sur lequel je dormais. Après de nombreux traitements de physiothérapie et d’acupuncture, mon dos a réagi suffisamment bien pour me permettre de participer à la demi-finale du 100 mètres. J’étais heureux de pouvoir participer à cette épreuve et j’ai terminé deuxième avec un temps de 12:23 secondes. Le lendemain, c’était la finale du 100 m. J’ai pris un assez bon départ, mais à mi-parcours, j’ai ressenti une vive douleur au ligament droit et, en continuant à pousser vers la ligne d’arrivée, je l’ai déchiré et j’ai dû quitter la compétition. Dans cette course, j’ai terminé 7ème avec un temps de 12:70 secondes.
Aux Jeux paralympiques d’Atlanta en 1996, je n’ai participé qu’à une seule épreuve, le lancer du poids. Mon ligament n’avait pas guéri au point de me permettre de m’entraîner autant que je le souhaitais. Le 13 mai, j’ai été victime d’une crise d’épilepsie tonico-clonique qui a perturbé mon entraînement. J’ai appris à lancer le poids en un peu moins de quatre semaines et je me suis classé quatrième aux Jeux paralympiques, avec un record personnel de 11,07 mètres.
J’ai détenu le record du monde du 200 m pendant huit ans et le record paralympique pendant trois Jeux. J’ai également détenu le record du monde du 400 m pendant cinq ans et le record paralympique pendant quatre ans et deux Jeux paralympiques.
Le 17 novembre 1998, j’ai été intronisé au Terry Fox Hall of Fame (aujourd’hui appelé Temple canadien de la renommée des personnes handicapées). En septembre 1999, j’ai de nouveau pris ma retraite. L’Association sportive de la République tchèque pour la paralysie cérébrale m’a invité à participer à l’ouverture d’un tout nouveau centre sportif à Turnov. On m’a demandé de participer au triathlon de lancer de poids. Je devais lancer le poids, le disque et le javelot. J’ai d’abord refusé, mais après avoir discuté avec le comité organisateur, ils voulaient quand même que je participe. Je leur ai dit que la dernière fois que j’avais lancé le poids, c’était aux Jeux paralympiques d’Atlanta en 1996, que la dernière fois que j’avais lancé le javelot, c’était en 1989 et que je ne l’avais pas fait depuis. Je suis allé en République tchèque avec moins de trois semaines d’entraînement. On ne s’attendait pas à grand-chose en raison du manque de temps d’entraînement et du fait que le reste des lanceurs s’entraînait depuis trois ans. J’ai terminé quatrième au lancer du poids, septième au javelot et huitième au disque. En août 2004, on m’a demandé de sortir de ma retraite une fois de plus, pour aider à mettre sur pied le programme de soccer de l’Association canadienne des sports pour paralytiques cérébraux, dans le but de me qualifier pour les Jeux paralympiques d’été de 2008 à Beijing, en Chine.
Le 5 février 2010, j’ai reçu le prix King Clancy. Le 10 mars 2011, j’ai été intronisé au Temple de la renommée des sports du Collège Durham. J’ai reçu la médaille du jubilé de diamant de la Reine Elizabeth II (2012). Le 4 juillet 2015, j’ai participé au relais de la flamme panaméricaine. La Brain Injury Society of Toronto m’a décerné le titre de bénévole de l’année 2016.
Une chose que j’aimerais que les gens sachent: Le rétablissement est un chemin difficile et cahoteux. Je suis lent, mais je ne suis pas stupide.