Conseils pour vieillir avec une lésion cérébrale

Il y a des mesures que vous pouvez appliquer pour rester en santé et en sécurité, au fur et à mesure que vous vieillissez.

Faites des activités intéressantes et agréables

Le fait de demeurer actif et impliqué est bénéfique pour votre bien-être émotionnel et votre cerveau. Cela peut inclure des passe-temps agréables, des rencontres avec des amis et tout ce qui vous apporte de la joie. Il est également utile de faire des activités qui posent un certain défi. Cela stimule votre processus cognitif, peut avoir des avantages physiques et vous donner des objectifs à atteindre.

Passez des examens médicaux réguliers

Au fur et à mesure que nous vieillissons, il est important de passer des examens médicaux réguliers. On passe souvent beaucoup de temps à se réadapter et à traiter les lésions cérébrales, mais le reste du corps a aussi besoin d’examens. Des professionnels de la santé vous donneront des conseils sur les exercices, l’alimentation et les autres aspects de votre santé globale.

Assurez-vous de vivre dans un endroit adapté à vos besoins

Il arrive que les aînés ne soient pas en mesure de vivre seuls ou à la maison; les foyers de soins de longue durée s’avèrent l’option la plus appropriée, dans ces cas. De nombreux foyers de soins de longue durée sont spécialement équipés pour les personnes âgées, ce qui en fait un choix sécuritaire et confortable. Bon nombre d’entre eux sont également équipés pour répondre à des besoins particuliers, y compris les effets des lésions cérébrales.

Si vous emménagez dans un foyer de soins de longue durée ou que vous terminiez votre réadaptation pendant que vous êtes dans un foyer de soins de longue durée, vous devrez peut-être faire certains ajustements.

  • Établissez de nouvelles routines. Les routines sont un excellent moyen de renforcer votre mémoire, de vous familiariser avec de nouveaux endroits et de rester organisé.
  • Créez un plan d’adaptation au nouvel environnement
  • Collaborez avec des professionnels de la santé sur l’élaboration de plans de réadaptation. Vous devriez peut-être effectuer des activités et des thérapies de manière un peu différente, dans les établissements de soins de longue durée.

Assurez-vous de bien vous reposer

La fatigue est un effet courant des lésions cérébrales. Elle affecte aussi les personnes âgées, car il leur faut plus d’énergie pour accomplir des actions ou des tâches. C’est pourquoi il est extrêmement important de privilégier un bon sommeil de nuit et d’écouter votre corps. Reposez-vous lorsque vous en avez besoin et ne vous surchargez pas.

Protégez-vous contre les chutes

Si vous avez des problèmes d’équilibre ou de mobilité, ou que vous veuillez prendre des précautions supplémentaires contre les chutes :

  • Disposez les meubles de façon à avoir suffisamment d’espace pour marcher.
  • Évitez de placer les articles fréquemment utilisés sur des étagères hautes.
  • Évitez les planchers mouillés et glissants et ne laissez pas l’eau s’accumuler sur les allées ou les entrées de maisons.
  • Nettoyez immédiatement tout dégât de liquide ou d’aliments
  • Éclairez bien votre espace, afin de voir facilement où vous allez
  • Faites installer des barrières et des rampes sur les escaliers
  • Gardez les tiroirs et les portes d’armoire fermés
  • Ne montez jamais sur une chaise, une table ou une surface munie de roues
  • Dégagez vos allées, à l’extérieur, et gardez les espaces à l’intérieur de votre maison exempts de risques de trébuchement (boîtes, livres, vêtements, jouets, chaussures, tapis non arrimés)
  • Dégagez les cordons et fils électriques, pour ne pas trébucher dessus
  • Portez des chaussures offrant un bon support et des semelles antidérapantes

Demeurez actif dans votre collectivité

Gardez le contact avec vos amis, votre famille et votre communauté. Allez à des déjeuners, participez à des activités communautaires, faites du bénévolat et restez en contact au moyen d’appels téléphoniques, de courriels et de rencontres en personne. Vous réduirez votre risque d’isolement social et cultiverez un réseau de soutien solide.

Prenez soin de votre santé mentale et physique

Demeurer actif et en santé est un élément important du vieillissement. Cela inclut bien manger, faire de l’exercice et prendre soin de sa santé mentale et de son bien-être global. Il y a de nombreuses façons de maintenir un mode de vie sain, tout en vieillissant.

  • Apprenez de nouveaux repas faciles à préparer à la maison
  • Tenez un journal de vos pensées et sentiments
  • Faites des promenades quotidiennes
  • Utilisez l’équipement de correction approprié pour les pertes auditives et visuelles (appareils auditifs et lunettes, par exemple).
  • Utilisez la méditation consciente pour vous libérer l’esprit

Trouvez des pratiques ou des activités qui vous rendent heureux et épanoui et intégrez-les dans vos routines.

Vieillissement et lésions cérébrales

Le processus de vieillissement peut avoir des répercussions accélérées sur les personnes ayant subi une lésion cérébrale. Le vieillissement peut aussi augmenter le risque de lésions cérébrales chez les personnes âgées.

Cette section aborde les sujets suivants:


Vieillir après une lésion cérébrale

Bien que le vieillissement touche tout le monde, il peut avoir des effets plus visibles sur une personne qui vit avec une lésion cérébrale.

Défis cognitifs continus
Il est normal que les survivants de lésions cérébrales subissent des changements à long-terme de leurs capacités cognitives. Cela comprend la perte de mémoire, les difficultés de concentration et la difficulté à prendre des décisions. Pour les aînés, le vieillissement peut entrainer une diminution des capacités cognitives. Une personne âgée ayant subi une lésion cérébrale pourrait subir un vieillissement accéléré qui affecte la cognition. Cela inclut des changements au niveau de la vitesse de traitement de l’information, de la prise de décisions, un ralentissement des temps de réaction et des pertes de mémoire. Ces effets peuvent même entraîner des difficultés à gérer les problèmes cognitifs et comportementaux existants.

Affections multiples
Lorsqu’une personne développe des affections multiples, en même temps, cela s’appelle ‘la comorbidité’. Au fur et à mesure que nous vieillissons, nous sommes plus susceptibles de développer davantage de problèmes de santé. Cela comprend le diabète, les problèmes d’ouïe et de vision, les maladies cardiaques, l’ostéoporose et l’hypertension artérielle. Les comorbidités peuvent avoir des effets sur les problèmes cognitifs existants [1].

Tout problème de santé supplémentaire peut avoir une incidence sur la santé mentale, émotionnelle et physique d’une personne. Si cela vous arrive, les médecins vous fourniront des renseignements sur les traitements offerts par différents professionnels médicaux et en réadaptation.

Risque accru d’isolement social
Les lésions cérébrales, tout comme le vieillissement, peuvent augmenter le risque d’isolement social. Selon Statistique Canada, plusieurs facteurs contribuent à réduire la socialisation chez les personnes âgées. Cela comprend la perte auditive, les défis émotionnels, les défis cognitifs, la douleur et la peur de tomber [2].

Les êtres humains sont des êtres sociaux par nature, et cela reste valable pour les personnes aînées. Un manque de socialisation peut mener à la solitude, à la dépression et à d’autres problèmes de santé mentale. Puisque les problèmes de santé, les lésions cérébrales et le vieillissement peuvent tous contribuer à l’isolement social, ce cycle devient difficile à briser.

Il est important de rester en contact avec votre famille, vos amis et la communauté que vous avez créée au fil des ans. Ces personnes prennent soin de vous et pourront socialiser avec vous d’une manière qui vous fera sentir en sécurité et à l’aise. Recherchez des activités communautaires adaptées aux aînés, notamment des clubs, des programmes communautaires et des cours de conditionnement physique. Si vous êtes en mesure de le faire, le bénévolat est aussi une excellente façon de socialiser, de se garder occupé et d’aider les autres.

Risque accru d’Alzheimer et de démence
Des études ont démontré que les lésions cérébrales traumatiques modérées à graves sont un facteur de risque pour le développement de la maladie d’Alzheimer et d’autres démences [3]. Il y a aussi un risque accru de la maladie d’Alzheimer et de démence relié aux AVC et à d’autres affections comme l’épilepsie [4]. Cependant, il est important de noter que de nombreuses maladies neurodégénératives sont reliées à des facteurs génétiques, aux modes de vie et aux facteurs environnementaux. Le fait d’avoir subi une lésion cérébrale ne signifie pas qu’une personne âgée souffrira de la maladie d’Alzheimer ou de la démence.

Si vous ou un de vos soignants remarquez un déclin cognitif chez vous, consultez un médecin.

Risque accru de chutes
Une personne atteinte d’une lésion cérébrale acquise peut être à risque de chute, à mesure qu’elle vieillit, en raison des troubles de l’équilibre, de la mobilité et de la cognition. Les chutes peuvent également être causées par l’environnement, comme les terrains instables ou les bâtiments inaccessibles. Ces facteurs peuvent accroître le risque de chute, ce qui augmente à son tour le risque de lésions cérébrales ultérieures [5].

Les aînés peuvent réduire le risque de chute en utilisant des appareils fonctionnels comme des cannes, des marchettes et des fauteuils roulants. Les bâtons de marche peuvent aussi offrir un niveau de soutien supplémentaire, surtout si la marche est leur principale source d’exercice. Les personnes âgées doivent également porter des chaussures sécuritaires, enlever les obstacles sur les voies de circulation à la maison et demander de l’aide au besoin.

Subir une lésion cérébrale en tant que personne âgée

Que vous ayez déjà subi une lésion cérébrale ou pas, le risque de subir une lésion cérébrale augmente avec l’âge. Selon les données de l’Institut canadien d’information sur la santé, les personnes âgées (de 60 ans et plus) représentent 29 % des les hospitalisations pour traumatismes crâniens au Canada [6]. Une étude nationale a démontré que le taux de lésions cérébrales traumatiques ou non traumatiques augmente chez les groupes plus âgés, les taux les plus élevés se situant dans la tranche des 85 ans et plus [7]. Ces chiffres sont les mêmes pour les hommes et les femmes.

Voici quelques-unes des principales causes de lésions cérébrales chez les personnes âgées :

  • Les chutes
  • L’augmentation des cas de lésions cérébrales non traumatiques
  • Les accidents de la route
Les chutes
À mesure que les gens vieillissent, ils sont plus à risque de tomber. On estime qu’un canadien sur cinq, âgé de 65 ans ou plus, tombe [8] ) des études nord-américaines montrent que les chutes sont la principale cause de lésions cérébrales traumatiques chez les patients plus âgés [9]. D’autres facteurs peuvent augmenter le risque de chutes : la consommation de substances, les médicaments, la diminution du sens de l’équilibre et de l’attention, et les troubles neurologiques liés à l’âge, comme la démence [10].

Les chutes sont généralement causées par des surfaces inégales ou glissantes et une perte d’équilibre. On peut tomber dans les entrées, sur les rampes, dans les escaliers et dans les endroits très passants, mais il y a aussi un lien entre les chutes et les accidents vasculaires cérébraux. Les chutes inexpliquées peuvent parfois être des signes d’accidents vasculaires cérébraux « silencieux », et un historique d’accidents vasculaires cérébraux augmente encore le risque de chute.

Augmentation des cas de lésions cérébrales non traumatiques
Au fur et à mesure qu’une personne vieillit, elle risque davantage de subir un événement médical qui peut causer une lésion cérébrale non traumatique. Cela comprend les accidents vasculaires cérébraux, les tumeurs cérébrales et l’encéphalite.

Une étude réalisée en Ontario a révélé que le taux d’hospitalisation pour lésions cérébrales non traumatiques augmente avec l’âge; des taux de 365 personnes pour 100 000 ont été déclarés pour les 65 à 74 ans, comparativement à 561 personnes pour 100 000 pour les plus de 85 ans. (Ces taux n’incluaient pas les personnes ayant reçu un diagnostic antérieur d’accident vasculaire cérébral) [11].

Les accidents de la route
Bien qu’ils ne soient pas aussi courants que les autres causes de blessures, les accidents de la route affectent quand-même les personnes âgées. Cela s’explique, entre autres, par le fait qu’une grande partie de la population de conducteurs est âgée de 55 ans ou plus. À mesure que les personnes vieillissent, il est possible d’éprouver des problèmes de vision, des temps de réaction plus lents et des changements cognitifs qui peuvent avoir une incidence sur leur conduite [12].

L’incidence de l’âge sur le rétablissement à la suite d’une lésion cérébrale acquise

L’âge joue un rôle important dans le rétablissement après une lésion cérébrale acquise. De nombreuses études ont démontré qu’après une lésion cérébrale il y avait des effets à long terme plus importants et un pronostic plus faible chez les populations plus âgées (la plupart des études portaient sur les lésions cérébrales traumatiques). Ces études indiquent que les patients plus âgés ont des taux de mortalité plus élevés et des résultats fonctionnels plus mauvais que les patients plus jeunes qui ont des blessures plus graves. Les études ont aussi démontré que les survivants plus âgés ont besoin de plus de réadaptation, qu’ils paient des frais plus élevés pour la réadaptation et qu’ils présentent des niveaux d’invalidité plus élevés [13].

Les changements de santé mentale et comportementaux

Il est courant qu’une personne ayant subi une lésion cérébrale acquise subisse à la fois des changements de santé mentale et de comportement : la dépression, l’irritabilité, des problèmes de sommeil et des sautes d’humeur, par exemple. La santé mentale et le comportement ont un effet direct sur notre volonté et capacité de réadaptation. Il est important de toujours parler à un professionnel de la santé ou à un psychologue à propos des symptômes, des émotions et des comportements, afin de recevoir un diagnostic précis et d’élaborer un plan de traitement.

Le manque de réadaptation

De nombreuses personnes ayant subi une lésion cérébrale acquise, y compris des personnes âgées, n’utilisent peut-être pas les services de réadaptation en raison d’un manque de disponibilité, de longues listes d’attente, d’un manque de connaissances sur les besoins cognitifs et comportementaux et d’une mauvaise coordination des services [14]. Un accès plus immédiat à la réadaptation, qu’il soit en personne ou virtuel, et une plus grande uniformité, pourraient mener à de meilleurs résultats.

Votre âge ne doit pas être un obstacle à votre rétablissement. En prenant des mesures proactives et en élaborant un plan de soins continus avec les professionnels de la santé et les soignants, votre réadaptation et votre rétablissement peuvent avancer. Voici quelques façons de favoriser votre rétablissement :

  • Demandez de l’aide. La famille, les amis et les professionnels de la santé sont là pour vous aider. Adressez-vous à eux avec des questions, des préoccupations ou des idées. Ils peuvent vous aider à trouver du soutien ou simplement vous écouter lorsque vous avez besoin de quelqu’un.
  • Faites de l’auto-plaidoyer. En défendant vos droits et en sensibilisant les autres à propos des services et du soutien dont vous avez besoin, vous vous assurez que votre voix soit entendue. Apprenez-en davantage sur la façon de faire de l’auto-plaidoyer.
  • Apprenez-en davantage sur les lésions cérébrales. Plus vous êtes renseigné sur votre blessure et ses effets, plus vous serez en mesure de renseigner les personnes de votre système de soutien.
  • Travaillez avec plusieurs fournisseurs de soins de santé. Il n’y a pas de solution universelle pour la réadaptation en cas de lésions cérébrales. Lorsqu’on subit plusieurs effets, suite à une lésion cérébrale, on a besoin de plusieurs thérapeutes et professionnels pour apprendre des techniques d’adaptation et des méthodes d’ajustement.

Voir sources