Effets sur le comportement

Les lésions cérébrales peuvent avoir une incidence profonde sur la façon dont nous nous sentons (nos émotions) et nous agissons (notre comportement). Il est utile de comprendre comment nos comportements peuvent avoir changé, suite à une lésion cérébrale, et d’apprendre comment gérer ces changements.

Cette section aborde les sujets suivants:


L’agressivité, la colère et la frustration

L’agressivité
Au stade aigu du rétablissement après une lésion cérébrale, une personne peut afficher un comportement agressif inhabituel si elle est effrayée, frustrée ou confuse. Cela arrive habituellement lorsque la personne blessée n’est pas entièrement consciente de sa situation (de la blessure et de ses conséquences) et de son environnement (l’endroit où elle se trouve, le jour ou le mois, etc.). L’agressivité peut se manifester de diverses façons, notamment:

  • Endommager ou détruire des objets
  • Utiliser des jurons excessifs
  • Faire des menaces de préjudice à autrui
  • Être incapable de s’auto-surveiller
  • Faire des attaques verbales et physiques

Les épisodes d’agressivité surviennent souvent très rapidement et ont tendance à se produire en quelques minutes. L’agressivité est troublante tant pour la personne qui la manifeste que pour les soignants ou les membres de la famille qui en sont témoins. Certains comportements agressifs peuvent être dangereux pour la sécurité d’une personne. C’est pourquoi il est important de prendre des mesures pour les gérer.

  • Demandez aux soignants ou aux travailleurs de la santé d’expliquer ce qu’ils font avant de le faire.
  • Identifiez et éliminez/réduisez les déclencheurs d’agressivité (dans la mesure du possible)
  • Maintenez un niveau de stimulation bas dans la pièce (par exemple, réduisez les lumières et les bruits)
  • Orientez-vous vers des activités apaisantes ou allez dans un endroit calme si vous vous sentez confus, en colère ou effrayé
  • Utilisez des tactiques apaisantes comme la respiration profonde ou la méditation

Si vous êtes la personne qui subit les épisodes d’agressivité, vous pourriez être limité dans votre capacité de vous calmer; l’aide des autres est nécessaire pour prévenir et désamorcer la situation. Si vos épisodes d’agressivité se poursuivent ou font en sorte que les autres ne se sentent pas en sécurité, vous devriez consulter un thérapeute comportemental.

La colère
Il est fréquent que les personnes atteintes de lésions cérébrales soient frustrées, en colère ou irritées, plus souvent ou plus rapidement. Cela peut mener à des cris, des jurons, des menaces, à la destruction de biens et aux réactions physiques.
Ces épisodes de colère ou d’irritabilité accrue peuvent être déclenchés par :

  • La confusion
  • La frustration à l’égard d’une tâche plus difficile qu’auparavant
  • La fatigue
  • Une mauvaise compréhension des intentions d’une autre personne
  • Des personnes qui vous disent quoi faire ou qui vous signalent vos erreurs
  • Des stimulations excessives (lumières, bruits ou mouvements)

Si vous vivez des périodes de colère ou d’irritabilité, essayez les méthodes d’adaptation suivantes.

  • Faites des activités apaisantes – par exemple, écoutez de la musique ou lisez
  • Pratiquez une respiration profonde
  • Éloignez-vous de la situation et allez dans un endroit plus calme
  • Travaillez avec un médecin qui connaît bien les lésions cérébrales acquises et les émotions, sur certaines méthodes et stratégies de communication apaisantes. Être capable de communiquer aux autres ce que vous ressentez peut être extrêmement utile lorsqu’il s’agit de situations émotionnelles. La thérapie cognitivo-comportementale peut fournir du soutien et des outils pour aider à gérer la colère et l’agressivité et comprendre pourquoi vous avez ces réactions.
La frustration
Il est normal de ressentir de la frustration après une lésion cérébrale, et de vivre ce sentiment, de manière intermittente, tout au long du rétablissement. La frustration sera causée par différentes choses, pour différentes personnes. Par exemple, il peut s’agir du fait de ne pas être en mesure d’accomplir une tâche, d’être ennuyé par d’autres personnes ou de l’auto-critique. Lorsque quelqu’un est frustré, il peut abandonner des tâches, éviter certaines choses devenues trop dures ou avoir des crises émotives.

Si vous éprouvez de la frustration, voici comment vous pourriez arriver à la gérer:

  • Célébrez vos réussites, surtout si vous terminez une tâche qui vous frustre
  • Effectuez des tâches difficiles seulement pendant de courtes périodes ou avec des pauses
  • Ayez un endroit tranquille où aller lorsque vous vous sentez frustré
  • Déterminez ce qui vous frustre. Même si vous n’êtes peut-être pas en mesure d’éviter complètement d’être frustré, la première étape pour apprendre à faire face à la frustration consiste à comprendre ce qui cause votre frustration.
  • Prenez des respirations lentes et profondes pour vous aider à vous calmer

L’anxiété

L’anxiété découle de sentiments d’inquiétude et de peur. Après une lésion cérébrale, les gens s’inquiètent souvent de la lenteur du rétablissement, du retour à l’école ou au travail, du manque d’argent et des difficultés relationnelles. L’anxiété peut mener à des comportements nuisibles, comme éviter des lieux ou des situations, vérifier des choses de façon excessive et poser les mêmes questions à répétition. L’anxiété peut aussi mener à des crises de panique. Les crises de panique (caractérisées par une peur soudaine et intense et des sensations physiques comme la rapidité du rythme cardiaque, la respiration superficielle et la transpiration) – peuvent être provoquées par des situations ou des émotions accablantes, des pensées ou des événements/rendez-vous à venir. Voici des manières de composer avec l’anxiété:

  • Élaborez des routines claires qui peuvent être utilisées de façon répétée
  • Prenez des médicaments
  • Participez à des séances de counseling axées sur l’anxiété (par exemple, la thérapie cognitivo-comportementale et la pleine conscience)
  • Pratiquez une respiration lente et consciente
  • Dirigez-vous vers un endroit familier ou une activité qui vous procure un sentiment de sécurité et de calme
  • Planifiez des « rendez-vous inquiétants » de manière à ce que vous puissiez confronter votre inquiétude à l’heure et à l’endroit de votre choix (par exemple, après le petit-déjeuner) plutôt que lorsque vous essayez de faire autre chose.

Il est important d’être patient et gentil avec soi-même. L’anxiété est profondément personnelle et émotionnelle.

L’inquiétude après une lésion cérébrale est normale. Lorsqu’il devient difficile de contrôler votre sommeil, vos activités quotidiennes ou vos relations et que cela nuit à votre sommeil, un traitement en santé mentale (thérapie cognitivo-comportementale, par exemple) peut être nécessaire.

Le déni

Les lésions cérébrales s’accompagnent d’une grande variété de changements, et il arrive que l’on ne puisse plus faire ce qu’on faisait normalement. Cela peut être incroyablement difficile à gérer et les personnes affectées commencent à vivre le déni. Elles ne se rendent pas compte de combien leur blessure était grave et comment elle continue de les toucher. Une lésion cérébrale peut aussi nuire à la capacité d’une personne de surveiller et de juger son propre rendement. On peut devenir fâché ou frustré, blâmer quelqu’un d’autre pour ses difficultés ou prendre des mesures risquées pour « prouver » qu’on n’est pas affecté.

Vous ne reconnaîtrez probablement pas le déni en vous-même – du moins pas tout de suite. Il peut vous être utile de parler à un soignant ou à un thérapeute de vos sentiments et préoccupations actuelles. Ils peuvent offrir un soutien émotionnel et des conseils pratiques sur la façon de composer avec les changements que vous vivez et des moyens de passer du déni à l’acceptation.

La dépression

La dépression est un problème de santé complexe qui touche les pensées, les émotions et le comportement d’une personne. La dépression est liée au deuil. Beaucoup de personnes déprimées peuvent se sentir tristes la plupart du temps, perdre intérêt pour les activités habituelles, se retirer des autres, avoir une vision négative de la vie et vivre des changements d’énergie, de sommeil et d’appétit. Il est important de comprendre l’impact de la dépression et les moyens d’y faire face. La dépression n’est pas seulement psychologique – les lésions cérébrales peuvent modifier la structure du cerveau, de sorte que la dépression peut aussi être biologique. Le défi de composer avec des changements émotionnels et comportementaux comme la dépression exige autant d’engagement envers le rétablissement que le travail sur les habiletés cognitives et motrices.

Lorsque les symptômes de dépression perdurent pendant des semaines ou plus, un traitement en santé mentale peut être nécessaire.

La désinhibition/l’impulsivité

Le contrôle/l’inhibition des impulsions est la capacité de penser par les actions et la parole. Lorsqu’une personne vit de la désinhibition ou de l’impulsivité après une lésion cérébrale, elle peut:

  • Être facilement irritée
  • Acheter des choses dont elle n’a pas besoin ou qu’elle ne peut pas se permettre
  • Faire des choses dangereuses et risquées
  • Avoir des sautes d’humeur
  • Ignorer les règles sociales et de sécurité
  • Faire des remarques inappropriées
  • Ne pas être capable de réfléchir
  • Parler impulsivement

Si vous êtes aux prises avec le contrôle des impulsions et la désinhibition, il y a des façons de faire face à ces défis.

Demander de l’aide à quelqu’un
Le contrôle impulsif comprend des éléments de la prise de décisions, et vous n’avez pas à prendre chaque décision par vous-même. Vous pouvez demander à quelqu’un d’écouter votre raisonnement à haute voix et de formuler des recommandations sur la façon d’agir ou de réagir à une situation.
Élaborer un processus de prise de décisions
Un processus décisionnel pré-établi peut aider à prévenir les comportements impulsifs et risqués et vous assurer de tenir compte de tous les facteurs qui entrent en jeu dans la décision. Cela comprend :

  • Vos options de décision
  • La manière dont votre décision pourrait toucher les autres
  • La manière dont votre décision pourrait vous affecter
  • Écrivez les avantages et les inconvénients de chaque option
  • Demandez des conseils
  • Communiquez votre décision à une personne de confiance avant d’y donner suite
Pratiquez ce processus avant des interactions sociales
Si vous avez des projets avec d’autres personnes et que vous vous inquiétez des interactions sociales, le fait de pratiquer avec un aidant naturel ou un membre de la famille est une excellente façon de renforcer votre confiance, de déterminer les points à améliorer et de revoir votre processus décisionnel.
Utiliser des indices verbaux et visuels
Les aidants naturels, les amis ou les membres de la famille peuvent vous aider à déterminer quand vous devez vérifier votre comportement et vous auto-modérer, à l’aide d’indices verbaux et visuels.

Le deuil

Le deuil est une émotion qui a une incidence directe sur le comportement d’une personne. Une personne qui vit un deuil après une lésion cérébrale peut adopter des comportements à risque ou être colérique, agressive ou émotive, qu’elle soit seule ou qu’elle dirige ses émotions vers d’autres personnes.

Il est normal de vivre un deuil après une lésion cérébrale, mais il est important de comprendre comment il fonctionne et comment le gérer, afin que vos comportements ne vous mettent pas en danger, vous-même ou vos proches.

L’obsessivité

L’obsessivité, c’est devenir trop concentré sur un objet, une tâche ou même quelque chose que quelqu’un a dit. On ne peut penser à rien d’autre, on peut devenir incroyablement têtu, ou faire des choses à répétition. Cela peut s’aggraver suite à l’anxiété ou aux blessures aux parties du cerveau qui nous permettent de détourner notre attention. Dans ce contexte, il peut devenir plus difficile de résoudre des problèmes et de maintenir des relations.

L’obsessivité peut être causée par divers facteurs et peut être gérée en utilisant certaines méthodes prouvées.

  • Déterminez les causes du comportement obsessionnel et éliminez-les, si possible
  • Demandez de l’aide pour identifier les moments où vous avez un comportement obsessif
  • Accordez-vous une pause – il est normal de faire face à des défis
  • Parlez à un thérapeute

Le trouble de stress post-traumatique (TSPT)

Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est un trouble de santé mentale qui survient chez les personnes ayant subi un événement traumatique. Il est courant chez les victimes d’agression, les survivants d’accidents et les militaires. Les symptômes comportementaux du trouble de stress post-traumatique comprennent:

  • L’anxiété
  • Un nombre accru de pensées, de sentiments et de croyances négatives découlant du traumatisme
  • La dissociation – la perte de contact avec le présent et le sentiment de revivre le traumatisme
  • Le désir d’éviter certaines situations qui pourraient rappeler (déclencher) le traumatisme
  • Le fait d’être constamment sur ses gardes
  • Des problèmes de sommeil

Toutes les personnes ayant subi un traumatisme cérébral ne souffriront pas du syndrome de stress post-traumatique. De plus, ce ne sont pas toutes les personnes atteintes du trouble de stress post-traumatique qui ont subi une lésion cérébrale. Seul un professionnel agréé comme un psychologue ou un psychiatre peut diagnostiquer le trouble de stress post-traumatique.

La perte d’image de soi

Les lésions cérébrales n’affectent pas seulement les capacités d’une personne, elles affectent aussi son identité (par exemple, « Qui suis-je maintenant? ») et son image de soi, en raison des répercussions physiques, cognitives, émotionnelles et mentales. Il peut arriver qu’une personne ayant subi une lésion cérébrale se concentre uniquement sur ses limites et ne voit pas ses qualités. Les émotions liées à ces changements peuvent mener à des comportements comme le désengagement, l’évitement ou le choix de ne pas agir, et à un manque de motivation à faire quoi que ce soit, y compris le travail de réadaptation et de rétablissement.

Il peut être difficile de reconnaître que vous vivez une perte d’image de soi. Vous le reconnaissez peut-être, mais vous avez de la difficulté à briser le cycle qui consiste à vous concentrer sur ce que vous avez perdu. Mais il est important de travailler vers l’acceptation de votre nouvelle normalité. Il peut être utile de demander à un aidant naturel de travailler avec vous pour vous apporter un renforcement positif. Vous pouvez également:

  • Célébrer vos réussites
  • Déterminer comment vous pourriez reprendre les activités qui étaient importantes pour vous, d’une manière différente, si nécessaire
  • Vous accorder une pause. Il est normal de vivre un sentiment de perte, et il est important de vous donner le temps de le vivre
  • Identifier les façons dont vous n’avez PAS changé
  • Tenir un journal positif : à la fin de la journée (ou au fur et à mesure), notez les bonnes choses qui vous sont arrivées

Les comportements sexuels inappropriés

Un effet comportemental inhabituel des lésions cérébrales peut être un comportement inapproprié sur le plan sexuel. Cela comprend des commentaires inappropriés à l’égard de soi-même ou de quelqu’un d’autre, des gestes inappropriés (comme le fait de se toucher) et l’exhibitionnisme, qui consiste à montrer des organes génitaux dans des lieux publics ou à des personnes, sans leur consentement. Ce comportement peut également inclure la masturbation à des moments inappropriés ou à des endroits inappropriés.

Il est difficile pour les personnes ayant subi un traumatisme crânien de reconnaître qu’elles agissent d’une manière sexuellement inappropriée, car elles peuvent penser que leur comportement est normal. Il est important de travailler avec un professionnel de la santé ou un soignant pour déterminer ce qui est approprié, par exemple:

  • Écrire ce qu’il convient de dire ou de faire dans les situations sociales
  • Établir des limites claires de l’endroit où la masturbation est acceptable (dans la chambre, avec la porte fermée)

Si vous avez des questions sur le comportement sexuel ou la santé sexuelle, vous devriez les transmettre à un soignant ou à un professionnel de la santé. Il est important de partager vos questions et d’avoir des discussions ouvertes et honnêtes sur ce que vous ressentez ou vivez.

Le dysfonctionnement social

Après une lésion cérébrale il peut être difficile de socialiser, en raison de plusieurs facteurs, dont le comportement-même de la personne ayant subi une lésion cérébrale. Il est courant pour les personnes atteintes d’une lésion cérébrale acquise de:

  • Éprouver de la difficulté à suivre les conversations de groupe
  • Manquer de sensibilité envers les sentiments des autres
  • Faire des commentaires inappropriés
  • Avoir une mauvaise interprétation des indices sociaux, tels les expressions faciales
  • Ne pas pouvoir discerner le sarcasme
  • Faire preuve d’agressivité et de frustration

La difficulté à socialiser peut mener à l’isolement social, à l’anxiété et à la dépression. La socialisation est extrêmement importante pour la santé mentale, et il est donc important de comprendre ce qu’elle implique, après une lésion cérébrale.


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Effets émotionnels

Lorsque le cerveau est blessé, la manière dont on traite les émotions et les réactions peut changer. Des changements majeurs dans la vie et des facteurs de stress associés aux lésions cérébrales peuvent augmenter les difficultés sur le plan émotionnel. Par exemple, on peut éprouver moins d’émotions ou des émotions plus intenses. On peut se sentir ou agir d’une manière qui ne vous caractérise pas. Par exemple, une personne qui était généralement calme et enjouée avant une blessure peut se fâcher plus facilement, après la blessure.

Comme pour tous les autres aspects du rétablissement après une lésion cérébrale, il faut du temps pour apprendre comment les émotions sont affectées et comment les gérer.

Cette section aborde les sujets suivants:


Les changements émotionnels

La colère/l’irritabilité
Il est courant que les personnes atteintes de lésions cérébrales soient frustrées, fâchées ou irritées, voire agressives, plus souvent ou plus rapidement. Elles pourraient crier, lancer des injures ou avoir des accès de violence physique, ce qui est pénible tant pour elles-mêmes que pour leurs proches.

Ces épisodes de colère ou une augmentation de l’irritabilité peuvent être déclenchés par:

  • De la confusion
  • De la frustration à l’égard d’une tâche qui est devenue plus difficile qu’auparavant
  • De la fatigue
  • Une mauvaise compréhension des intentions d’une autre personne
  • Des gens qui leur disent quoi faire ou qui leur signalent des erreurs que vous faites
  • Trop de stimulation (lumière, bruit ou mouvements)

Si vous éprouvez des périodes de colère ou d’irritabilité, essayez les méthodes d’adaptation suivantes:

  • Faire des activités calmantes – écouter de la musique ou lire, par exemple
  • Pratiquer la respiration profonde
  • Vous éloigner de la situation qui vous irrite et aller dans un endroit plus calme
  • Travailler avec un médecin qui connaît bien les lésions cérébrales acquises et les émotions, afin de trouver des méthodes et des stratégies de communication qui vous calment; pouvoir communiquer aux autres ce que vous ressentez est extrêmement utile lorsqu’il s’agit de situations émotionnelles. La thérapie cognitivo-comportementale peut fournir de l’appui et des outils pour aider à gérer la colère et l’agression et comprendre pourquoi vous avez ces réactions.
L’anxiété
L’anxiété est une émotion commune liée à la santé mentale. Elle découle des sentiments d’inquiétude et de peur. Après une lésion cérébrale, les personnes craignent souvent que leur rétablissement soit trop lent, elles s’inquiètent au sujet du retour à l’école ou au travail, de l’argent et des difficultés relationnelles.

La dépression
La dépression est courante après une lésion cérébrale. Il est difficile de s’adapter à son nouveau soi et à ses expériences, et cela peut causer une motivation diminuée et des sentiments de tristesse, de solitude et même de désespoir. Lorsque ces sentiments durent des semaines ou plus longtemps, on peut recevoir un diagnostic de trouble dépressif majeur, un problème de santé qui nécessite un traitement.

Le contrôle émotionnel
Un manque de contrôle émotionnel est caractérisé par le fait de dire ou faire quelque chose avant d’y réfléchir, réagissant uniquement en fonction des émotions. Lorsque cela arrive, on ne tient pas compte du résultat ou des conséquences des paroles ni des actions. On peut aussi faire des choses risquées ou dangereuses. Le contrôle émotionnel et le contrôle comportemental (ou impulsif) sont étroitement liés parce qu’ils sont tous deux gérés par les mêmes systèmes cérébraux.

Si vous avez une décision à prendre, aussi simple soit-elle, rappelez-vous d’arrêter, de réfléchir et de vous demander si vous voulez vraiment faire ou dire cette chose. Vous pouvez aussi demander à d’autres personnes d’être votre filet de sécurité – parlez-leur de ce que vous voulez faire et écoutez leurs conseils.

Les sautes d’humeur
Les sautes d’humeur – aussi appelées labilité émotionnelle – se produisent lorsque l’on passe d’une émotion à une autre, rapidement, souvent pendant de courtes périodes. Cela peut aussi inclure des débordements émotionnels – par exemple, rire ou pleurer beaucoup même si l’on ne se sent pas très heureux ni triste.

Les sautes d’humeur sont fréquentes lorsque les parties du cerveau qui contrôlent les émotions sont blessées. Parfois, il y a une raison claire qui change soudainement vos émotions. D’autres fois, il n’y a pas d’évènement particulier qui provoque un changement d’humeur : cela pourrait sembler aléatoire. Les sautes d’humeur peuvent aussi ne pas être liées à une situation ni à une émotion, et cela peut être déroutant.

En général, ces sautes d’humeur sont indépendantes de la volonté d’une personne. Il est important de ne pas être dur envers soi-même. Oui, les sautes d’humeur arrivent. Célébrez plutôt les moments où vous vous sentez calme et en contrôle. Voici d’autres façons de composer avec les changements d’humeur:

  • Faites des activités calmantes
  • Pratiquez la respiration profonde
  • Détournez votre attention de ce qui vous fait rire ou pleurer plus que vous ne le voudriez
  • Parlez avec votre médecin – il pourrait vous aider, par des médicaments ou d’outils stabilisants. Si vous prenez des médicaments, rappelez-vous qu’il se peut qu’ils ne fonctionnent pas tout de suite et que vous deviez travailler étroitement avec votre médecin pour trouver le bon médicament et la bonne dose.

Vous pouvez demander à un soignant ou à un membre de votre famille de vous aider avec des stratégies calmantes, comme des exercices de respiration, d’autres types d’exercices ou des activités calmantes. Au fil du temps, de nombreuses personnes constatent que leurs sautes d’humeur se produisent de moins en moins fréquemment, au fur et à mesure que leurs émotions s’équilibrent et qu’elles utilisent des méthodes d’adaptation.

Les changements de personnalité
Les changements de personnalité peuvent découler de changements émotionnels et comportementaux. Les traits de personnalité peuvent devenir exagérés ou plus intenses après une lésion cérébrale. Par exemple, une personne tranquille peut devenir encore plus silencieuse; une personne active qui parle avec assurance peut devenir agressive et véhémente. Le contraire peut également arriver, lorsqu’une personne qui est d’habitude silencieuse devient très extrovertie ou s’exprime haut et fort.

Ces changements peuvent survenir après tous les types de lésions cérébrales. Bien que pour certaines personnes les changements émotionnels et de personnalité s’estompent au cours du rétablissement, d’autres changements peuvent devenir permanents.

Je suis frustré à cause de ma lésion cérébrale – comment puis-je faire face à ma nouvelle réalité?

Il est normal de se sentir contrarié, fâché et triste suite à une lésion cérébrale, et il est aussi facile de se laisser emporter par son chagrin à cause de ce qui a changé. Il est important d’accepter son deuil, mais sans s’y attarder. Faites plutôt de votre mieux pour vous concentrer sur les améliorations, les choses que vous attendez avec impatience et celles qui vous rendent heureux. Essayez d’aborder vos objectifs par petites unités – ainsi, vous serez plus en mesure de remarquer vos progrès.

Cela prendra beaucoup de temps, et certains jours seront meilleurs que d’autres. Si vous éprouvez des difficultés, assurez-vous de les partager avec votre famille, les soignants et les médecins.

Identifier et gérer les changements émotionnels

Travailler avec un thérapeute cognitivo-comportemental (TCC)
L’une des façons les plus efficaces de gérer les effets émotionnels des lésions cérébrales est de travailler avec votre équipe de soins de la santé. Les thérapeutes cognitivo-comportementaux mettent au point un programme personnalisé qui répondra à vos besoins, incluant l’adaptation aux défis émotionnels. La thérapie cognitivo-comportementale est axée sur les objectifs : on se fixe des buts précis à atteindre et on y participe activement. Ces plans peuvent s’adapter au fil du temps, à mesure que de nouveaux objectifs sont fixés, mais en général, la thérapie cognitivo-comportementale se veut un traitement à court terme qui vous enseigne les compétences dont vous avez besoin pour faire face aux changements cognitifs, émotionnels et comportementaux.

Si ce service n’est pas offert à l’hôpital de réadaptation ou à la clinique de santé mentale de votre région, des frais peuvent être exigés. Bien que la thérapie cognitivo-comportementale est couverte par certains régimes d’assurance, il peut aussi s’agir aussi d’une dépense personnelle.

Les psychiatres et les psychologues sont spécialisés dans la thérapie de la parole et la santé mentale, ce qui peut avoir un impact énorme sur les émotions. La principale différence entre les deux, c’est que les psychiatres ont des diplômes de médecine plutôt que des diplômes universitaires et peuvent prescrire des médicaments. Travailler avec un psychiatre ou un psychologue peut vous aider à partager vos sentiments, à obtenir du feedback et à comprendre la relation entre l’état mental et les émotions.

La respiration profonde
Si vous vous sentez dépassé, prendre une pause et respirer profondément est un bon outil pour vous aider à vous concentrer. Votre aidant naturel ou un membre de votre famille pourrait vous aider dans cette pratique, en vous guidant à travers la séance. La respiration profonde semble un concept relativement simple, mais il va au-delà du « inspirez et expirez ». D’autres techniques pourraient être combinées à cette technique afin d’y amener un aspect de pleine conscience.

Prenez une pause repos
Lorsque nous sommes fatigués, nous avons tendance à devenir plus émotifs. Après une lésion cérébrale, beaucoup de gens éprouvent de la fatigue. Donnez-vous le temps nécessaire pour vous reposer ou pour passer du temps tout seul.
Éliminer les facteurs de stress
Y a-t-il des choses dans votre maison ou dans votre vie qui vous stressent? Si oui, essayez de trouver des façons de les éliminer. Selon la nature de vos facteurs de stress, vous devrez trouver les moyens de les gérer. Par exemple, si vous êtes stressé parce que vous ne vous rappelez pas qu’est-ce que vous devriez nettoyer, chez vous, une liste de tâches ménagères à cocher peut vous aider à gérer ce stress.
Participer aux groupes de soutien
Il y a de nombreuses associations ou groupes de soutien qui offrent des activités et des ressources au sujet des lésions cérébrales. Participer à des groupes de soutien est une excellente façon de bâtir votre communauté; c’est un milieu où vous pourriez vous sentir en sécurité et bienvenu, ce qui aura un impact énorme sur votre santé mentale. Les groupes de soutien sont aussi un excellent endroit pour échanger, entendre parler d’autres expériences et apprendre des astuces et des stratégies que d’autres personnes ont utilisées pendant leur rétablissement.

Avis de non-responsabilité : Il ne manque pas d’outils de diagnostic médical en ligne, de groupes d’entraide ou de soutien, ou de sites qui font des affirmations non fondées sur le diagnostic, le traitement et le rétablissement. Veuillez noter qu’il se peut que ces sources ne soient pas fondées sur des données probantes, réglementées ou modérées adéquatement. Nous vous encourageons à demander des conseils et des recommandations au sujet du diagnostic, du traitement et de la gestion des symptômes auprès d’un professionnel de la santé réglementé comme un médecin ou une infirmière praticienne. Vous devriez être mis en garde contre les sites qui font l’une ou l’autre des affirmations suivantes :

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  • L’offre paraît trop beau pour être vrai
  • Le produit ou les services sont spectaculaires ou radicaux et ne sont pas appuyés par des organisations médicales et scientifiques de bonne réputation.
  • Des termes comme « la recherche est en cours » ou « résultats préliminaires de la recherche » sont utilisés, ce qui indique qu’il n’y a pas de recherche en cours.
  • Les résultats ou les recommandations du produit ou du traitement sont fondés sur une seule étude ou un petit nombre d’études de cas et n’ont pas été examinés par des experts externes.
  • On utilise de témoignages de célébrités ou de clients/patients antérieurs qui sont anecdotiques et non fondés sur des données probantes 

Faites toujours preuve de prudence et suivez les conseils de votre équipe médicale.  

Créer une routine
Étant donné que vous avez vécu beaucoup de changements, vous pourriez enlever beaucoup de stress en créant un horaire pour chaque journée ou pour chaque activité. Lorsque vous savez exactement ce qui se passe et ce à quoi vous attendre, vous pourriez vous y préparer mentalement et émotionnellement.
Faire de l’exercice
Faire de l’exercice a un effet positif sur le corps et l’esprit, ne serait-ce que quelques rotations de bras, une marche ou des étirements de jambes. C’est une excellente façon de vous occuper et de concentrer votre énergie.

Note: Vous ne devriez faire que des exercices recommandés par votre médecin.

Passer du temps à l’extérieur (si possible)
L’air frais est un excellent moyen de stimuler votre humeur. Même si vous ne passez que quelques minutes à l’extérieur, ce changement de lieu et d’activité peut s’avérer incroyablement stimulant.
Médicaments
Dans certains cas, il peut être utile de prendre des médicaments pour soulager la dépression ou l’anxiété. Veuillez noter que seul votre médecin peut vous recommander et vous prescrire des médicaments.

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