Les commotions cérébrales

Qu’est-ce qu’une commotion cérébrale?

Une commotion cérébrale est une forme de traumatisme craniocérébral (TCC) qui survient lorsque le cerveau est secoué dans le crâne. La commotion cérébrale est aussi connue sous le nom de traumatisme craniocérébral léger, mais elle n’entraîne généralement pas de lésion cérébrale structurelle identifiée par l’imagerie diagnostique, comme les tomodensitogrammes ou les IRM. Le terme « légère » ne diminue pas les répercussions que les commotions cérébrales peuvent avoir sur votre santé et sur vos activités quotidiennes.

Bien que la majorité des personnes se rétablissent en moins d’un mois, dans certains cas, les symptômes se résorbent plus lentement ou peuvent persister plus longtemps que prévu. Une évaluation et une prise en charge médicales rapides peuvent aider à diagnostiquer les commotions cérébrales et à s’assurer que les patients reçoivent l’information et les conseils appropriés, ainsi que les traitements nécessaires.

Si vous avez subi un traumatisme crânien ou une entorse cervicale et que vous présentez des symptômes de commotion cérébrale, il est important de consulter un médecin. Cela inclus les cas où vous avez été victime d’un accident, si vous avez été agressé, si vous êtes tombé ou si vous avez été blessé en pratiquant un sport. Les lignes directrices nationales sur les commotions cérébrales recommandent que toutes les personnes soupçonnées d’avoir subi une commotion cérébrale fassent l’objet d’une évaluation médicale rapide par un médecin ou une infirmière praticienne.

Cette section aborde les sujets suivants:


Signes d’une commotion cérébrale

Les symptômes suivants peuvent survenir après une commotion [1].

Veuillez noter que la plupart des gens n’auront pas tous ces symptômes – si vous avez des symptômes après une blessure physique, consultez votre médecin.

  • Des maux de tête/des migraines
  • Des étourdissements et des problèmes d’équilibre
  • Des nausées
  • De la fatigue
  • Une perturbation du sommeil
  • Des changements de vision
  • Une sensibilité à la lumière ou au bruit
  • Des bourdonnements dans les oreilles
  • Des convulsions
  • Des problèmes d’odorat ou de goût
  • Un sentiment de confusion
  • Des troubles de mémoire et de concentration
  • Un traitement de l’information ralenti
  • De la difficulté à penser clairement ou à trouver vos mots
  • De la difficulté à prendre des décisions ou à faire des plans
  • Des changements comportementaux comme la dépression, l’anxiété, l’irritabilité, l’agressivité ou l’impulsivité

Qui peut diagnostiquer une commotion cérébrale?

Il n’y a pas de test officiel pour diagnostiquer une commotion cérébrale. Un médecin ou une infirmière praticienne autorisée sont des professionnels de la santé qualifiés à évaluer les symptômes et établir s’il s’agit d’une commotion cérébrale.

Veuillez noter qu’il y a quelques exceptions à cette règle au Québec et au Manitoba. Au Québec, les infirmières praticiennes ne peuvent pas poser de diagnostic de commotion cérébrale. Au Manitoba, les adjoints aux médecins sont autorisés à effectuer des évaluations médicales [2].

Quand consulter immédiatement un médecin

Vous devriez consulter un médecin immédiatement si vous ou une personne dont vous vous occupez ressentez les symptômes suivants après un évènement traumatisant.

  • Des douleurs ou une sensibilité importante au cou immédiatement après la blessure
  • Une vision double
  • Des crises ou convulsions
  • Une faiblesse ou des picotements/brûlures dans les bras et les jambes
  • Des maux de tête graves ou croissants
  • Une détérioration de l’état conscient
  • Des vomissements répétés
  • Une nervosité accrue, de l’agitation ou un comportement combatif

Si la personne présente ces symptômes extrêmes, composez le 911 et faites appel aux services d’urgence.

Pour de plus amples renseignements sur les voies de traitement après une commotion cérébrale, consultez le tableau complet de l’outil de formation sur la sensibilisation aux commotions cérébrales. Le problème avec une commotion cérébrale, c’est qu’il se peut que vous ne la détectiez pas immédiatement. Si vous présentez des symptômes de commotion cérébrale après un accident, une agression ou un coup grave pendant un sport, prenez rendez-vous avec un médecin.


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L’influence des déclencheurs visuels sur les symptômes des lésions cérébrales et des commotions cérébrales

Par Karen Monet

Veuillez noter qu’en 2022, cet article a été modifié pour refléter le langage actualisé relatif aux lésions cérébrales. L’information elle-même n’a pas été modifiée.

Le stress, qu’il soit bon ou mauvais, est un phénomène auquel nous sommes tous confrontés. Beaucoup d’entre nous sommes capables de gérer notre stress, même si nous avons besoin de l’aide de notre famille, de nos amis, de nos collègues, de nos médecins et de nos thérapeutes. Cependant, le traumatisme d’une lésion cérébrale peut entraîner un changement radical de notre santé, augmentant le stress dans nos relations, notre emploi, nos finances et notre vie en général. Ce qui était auparavant gérable peut devenir trop lourd à gérer.

Il peut être difficile d’identifier tout ce qui contribue à ce sentiment d’accablement. Cet article vise à mettre en évidence certaines des influences environnementales qui peuvent contribuer au stress et à fournir des suggestions sur la manière de les modifier afin d’améliorer le rétablissement et la réadaptation.

Un surplus d’informations

Notre cerveau est soumis à un barrage continu d’informations – ce que nous sentons, ce que nous ressentons et ce à quoi nous pensons. Les informations visuelles représentent environ 80 % des informations sensorielles que nous recevons. Par conséquent, si le cerveau est blessé et devient sensible aux informations visuelles, trop d’énergie peut être utilisée pour gérer les résultats de cette sensibilité, et il peut ne pas en rester suffisamment pour la récupération.

La tolérance aux informations visuelles diminue souvent à la suite d’une lésion cérébrale. Il peut être difficile d’identifier l’information visuelle qui est inconfortable et déclenche des symptômes. Au début, après une lésion cérébrale, il est recommandé d’éviter brièvement les stimulations, les lumières vives et les ordinateurs. Si les problèmes visuels persistent à long terme, il est nécessaire de modifier l’environnement visuel pour diminuer les sensibilités et favoriser la guérison.

Les stress visuel et images inconfortables

Le stress visuel est le terme utilisé pour décrire l’accablement (l’hyper-excitation) que le cerveau ressent en présence de déclencheurs visuels inconfortables. Les images inconfortables ont une fréquence spatiale élevée, comme des motifs et un contraste élevé. (Perception. 2008;37(7):1098-113. Images inconfortables dans l’art et la nature. Fernandez D1, Wilkins AJ.) En outre, les images qui scintillent ou qui bougent rapidement ont été signalées comme étant inconfortables chez les personnes dont le cortex visuel est hyper-excitable (migraine, épilepsie, autisme, traumatisme crânien). (Wilkins et al. 1989 et Kowacs et al., 2004)

L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) a été utilisée pour démontrer que « la plupart des stimuli visuels inconfortables réduisent la rareté de l’activité neuronale selon les modèles du cortex visuel et augmentent l’amplitude de la réponse hémodynamique » (Arnold Wilkins, Discomfort and Hyper metabolism, Project October 22, 2016 ResearchGate).

De manière simplifiée, les images que notre cerveau trouve inconfortables vont :

  1. Augmenter la densité de notre activité cérébrale, et
  2. Augmenter l’énergie (sang) envoyée dans la zone en réponse au stimulus visuel.

Cette densité et cette énergie accrues peuvent entraîner des difficultés de concentration, des maux de tête et des distorsions de la perception, car le cerveau est submergé par une trop grande activité dans une seule zone. Si le déclencheur de l’hyperexcitation n’est pas arrêté et si cette activité et cette énergie cérébrales ne sont pas réduites, l’effet se répercute dans d’autres zones du cerveau. Ces résultats ont été démontrés à l’aide d’autres techniques d’imagerie cérébrale, notamment la spectroscopie proche infrarouge et le QEEG, illustrés ici.

J’utilise souvent l’analogie du rougissement pour expliquer ce concept. Lorsqu’une situation embarrassante nous pousse à rougir, nos joues se remplissent de sang, deviennent rouges, brûlent de chaleur et la peau peut même piquer car le sang raffermit la zone. Jusqu’à ce que nous nous éloignions de l’expérience déclenchante et que nous commencions à nous calmer, cela peut être très inconfortable. Et il en va de même pour notre cerveau.

Quoi faire alors ?

Commencez par évaluer votre environnement visuel. Trouvez les images qui vous mettent mal à l’aise et que vous évitez de regarder. L’idée est de repérer ces éléments/images et d’apporter des changements là où c’est possible, même si temporairement, jusqu’à ce que l’environnement original soit plus tolérable. En règle générale, les éléments similaires à ceux que l’on trouve dans la nature sont confortables et tout ce qui n’est pas naturel est susceptible d’être inconfortable. Et si le port de lunettes de soleil foncées peut être une solution de facilité, il faut tenir compte de ceci : le port de lunettes de soleil foncées bloque presque toutes les informations visuelles, ce qui entraîne une fatigue oculaire. C’est un peu comme si vous deviez faire des efforts pour entendre avec un casque antibruit.

1) Réduisez les images à fort contraste

Trouvez et enlevez les éléments de votre environnement visuel présentant un contraste élevé. Il ne s’agit pas seulement de noir contre blanc, mais aussi de couleurs opposées comme rouge/vert, violet/jaune et bleu/orange. Enlevez également les images à contraste sombre/clair, car elles ont le même effet que le noir/blanc sur l’hyperactivation du cortex visuel. La difficulté à lire est un symptôme post-lésionnel fréquemment signalé. Pour réduire le contraste d’un texte noir sur du papier blanc, choisissez un papier d’une couleur agréable et écrivez-y avec un stylo d’une couleur similaire ou utilisez une police de couleur proche, lorsque vous faites des impressions. Il est possible de réduire le contraste de l’écran de votre ordinateur ou de votre téléphone grâce à des logiciels et des applications spécifiques qui teintent les écrans et modifient la couleur des polices.

2) Réduisez les motifs

Les motifs étroits et répétitifs comme les rayures sont l’une des images les plus inconfortables et les plus grands déclencheurs de stress visuel.  Regardez les motifs qui vous entourent : les œuvres d’art, les vêtements, les tapis, les revêtements de sol, les tissus et les revêtements de fenêtre. Le texte est également un motif. Des éléments qui étaient appréciés et tolérés avant la blessure peuvent maintenant vous causer un malaise simplement à cause de leur motif. Plus ces éléments sont présents dans l’environnement visuel, plus le stress visuel s’accumule. Remplacez les œuvres d’art à motifs, recouvrez les tapis ou les revêtements de sol à motifs par des tapis unis, et adoucissez les objets aux angles et aux bords aigus avec des plantes, des couvertures ou des rideaux. Pensez aux courbes douces de la nature. Un centre de rééducation local a changé son carrelage très contrasté en raison des plaintes des patients qui se sentaient instables en marchant dessus et avaient peur de tomber. De même, une clinique de physiothérapie locale dont la moquette présentait de nombreux motifs doit y poser des serviettes afin de réduire les nausées des clients qui regardent en bas des lits de thérapie.

3) Réduire le scintillement

Le scintillement est la présentation saccadée d’une image. Il peut s’agir du scintillement d’un écran d’ordinateur, d’un ventilateur, de la lumière se reflétant sur une eau en mouvement, d’images passant devant la fenêtre d’une voiture, etc. Pensez à ce que vous ressentez lorsque vous regardez ces images scintillantes et faites ce que vous pouvez pour éviter de les regarder. Il existe des filtres spéciaux pour les écrans d’ordinateur et les ventilateurs sans pale. De même, il existe des lentilles filtrantes spécifiques que l’on peut porter pour réduire les effets des images qui ne peuvent être modifiées.

L’éclairage, en particulier les lampes fluorescentes, est une autre source de scintillement.  Pour les personnes ayant subi une lésion cérébrale, la sensibilité à ce scintillement peut être accrue. Ce scintillement peut être perçu même si les autres personnes autour ne le remarquent pas. Les ampoules fluorescentes compactes dans les lampes et les luminaires peuvent aussi contribuer à l’inconfort. Remplacez-les plutôt par des ampoules LED à gradation et à couleur réglable. Ces ampoules peuvent également être utilisées au bureau pour l’éclairage d’appoint et d’ambiance si les tubes fluorescents du plafond peuvent être éteints.

Les stores créent des motifs et un contraste avec la lumière vive qui traverse leurs parties plus sombres. Lorsque les fenêtres sont ouvertes, la brise peut faire bouger les stores, provoquant un scintillement. Nous vous suggérons de garder les stores complètement fermés ou complètement ouverts pour réduire ce phénomène ou d’utiliser plutôt des rideaux ou des stores à rouleau sans motif.

4) Portez des filtres teintés de précision

Alors que vous pouvez apporter des modifications à votre environnement, vous ne pouvez pas changer le monde pour qu’il s’adapte à vos besoins. Il est donc important de passer un test de stress visuel et de faire identifier vos filtres visuels uniques. Chacun a un filtre optimal différent pour améliorer la perception visuelle, tout comme chacun a une ordonnance différente pour améliorer la réfraction de la vision.

Réduire les symptômes

Ces changements peuvent réduire les symptômes les plus courants des lésions cérébrales :

  • Problèmes sensoriels visuels: sensibilité à la lumière et aux reflets, sensibilité aux mouvements.
  • Problèmes de traitement visuel: difficultés de lecture (mouvement des mots, flou intermittent) et difficultés d’équilibre (le monde semble déséquilibré).
  • Difficultés cognitives: fatigue, concentration, compréhension.
  • Difficultés physiques: maux de tête, douleurs oculaires, nausées.

Les modifications suggérées ci-dessus peuvent créer un environnement visuel plus tolérable et réduire les symptômes, ce qui vous permet de vous concentrer sur d’autres aspects importants du rétablissement et de la réadaptation. Il est important de poursuivre les autres thérapies visuelles et physiques, car elles aideront votre cerveau à tolérer à nouveau la vie et tous les stress qui vous gériez avant la lésion cérébrale.

Cindy McNaughton

Cindy-survivorJe m’appelle Cindy McNaughton, et je vis avec les effets d’une commotion cérébrale depuis septembre 2015. Je vous présenterai mon expérience non pas pour vous faire peur, mais pour que vous sachiez que ce que vous vivez est normal, si vous êtes dans la même situation.

Je quittais le travail pour la journée. Je travaillais comme facteur à Postes Canada. La porte du quai de chargement était laissée ouverte aux trois quarts. Je cherchais mes clés dans mon sac et, lorsque je levai la tête, je cognai la barre d’acier au bas de la porte du quai.

Je me souviens d’une douleur atroce, d’une noirceur et de m’être pliée en position accroupie. Je me suis fendu le nez et le côté gauche de mon front était très enflé. J’ai aussi réussi à me coincer la mâchoire de telle façon que j’ai relâché mes deux dents avant.

J’ai eu la chance que l’un de mes superviseurs connaissait bien les commotions cérébrales. Un autre superviseur m’a accompagnée à l’hôpital, mais il a dû aller chercher son enfant avant qu’un médecin me voit. Je ne saurais trop insister sur l’importance d’avoir quelqu’un qui attende avec vous et qui s’assure que tout soit bien vérifié, et pose des questions sur ce à quoi s’attendre, quelles ressources peuvent aider et ce qu’il faut surveiller après que la personne ayant subi une commotion cérébrale ait quitté l’hôpital. Le médecin urgentiste soupçonnait que j’avais eu une commotion cérébrale. Je me souviens qu’il m’avait dit que je ne devais pas conduire, mais pendant combien de temps, je ne m’en souvenais plus.

Il est encore très émouvant pour moi de me penser à cette journée, car ma vie a beaucoup changé depuis. Honnêtement, je ne me souviens que du tout début de ma blessure. Les mois qui ont suivi semblent s’être évanouis.

J’avais beaucoup de mal à faire face aux bruits, aux lumières, aux foules et aux gens. J’étais fatiguée tout le temps et j’étais plus qu’irritable avec les plus petites choses. Ma mémoire à court terme était plutôt inexistante. Je détestais parler au téléphone et c’était tellement frustrant qu’on me demande constamment comment j’allais parce qu’il y avait tellement de choses qui m’arrivaient que je ne pouvais pas savoir exactement ce que je ressentais.

Ma cousine, à qui j’en suis si reconnaissante, est venue m’aider pendant une semaine et s’est occupée de ma fille. Je ne me souviens même pas de ce qu’elle a fait, à part me laisser dormir. Des mois plus tard, je me suis dit que tout irait bien rapidement. Mais ce n’était pas le cas et j’avais peur de penser que j’allais subir une commotion cérébrale pendant longtemps. J’ai commencé à faire des recherches sur Google sur les signes et les symptômes, et j’en avais tellement. J’ai senti un soulagement à l’idée que ce que je ressentais faisait partie intégrante d’une commotion cérébrale.

J’ai consulté un physiothérapeute qui m’a aidée à faire le suivi des choses, car mes yeux et mon cerveau ne s’alignaient tout simplement pas et ça me donnait des nausées. Les exercices pour le cerveau qu’on m’a donnés me fatiguaient tellement que je faisais des siestes pendant des heures après. L’un des symptômes les plus difficiles pour moi a été ma perte de mémoire. Tout le monde remarquait que lorsque je disais  quelque chose, deux minutes plus tard, j’oubliais. Utiliser des feuillets autoadhésifs m’a beaucoup aidée à me souvenir des choses. Un autre symptôme très frustrant – qui persiste encore, quatre ans plus tard – est d’avoir un mot sur le bout de ma langue et ne pas être capable de le trouver. Je me souviens de la version longue ou différente du mot et j’utilise un dictionnaire de synonymes pour trouver le bon mot. J’espère que cela s’améliore avec le temps.

J’ai fini par retourner au travail. Je suis massothérapeute agréée depuis 2002 et je travaillais à temps partiel lorsque je travaillais pour Postes Canada. J’y ai été employée temporaire pendant sept ans, et j’ai pris un congé de trois mois après ma commotion cérébrale, car si je prenais plus de temps, j’aurais perdu mon ancienneté. Je ne fonctionnais pas à 100 % de façon optimale mais je n’étais pas capable de négocier un congé plus long, alors je suis retournée au travail et j’ai fini par me faire une grave entorse à la cheville. Je savais que j’avais besoin de plus de temps pour guérir et que le fait de travailler à Postes Canada n’allait pas le faciliter, alors j’ai décidé d’ouvrir une clinique de massage et j’ai remis ma démission en octobre 2016. J’aurais dû me battre plus fort, mais je n’avais personne pour m’aider. J’avais repris le travail, mais cette période de moins d’un an est un énorme vide et je ne me souviens pas des petits détails.

J’utilise beaucoup de stratégies d’adaptation, comme les feuillets autoadhésifs et le dictionnaire de synonymes. Une autre stratégie d’adaptation consiste à faire savoir à tous ceux que je connais bien que j’ai subi une commotion cérébrale, ce qui fait que les choses ne fonctionnent pas aussi bien dans mon cerveau qu’auparavant. J’ai aussi vu un physiothérapeute axé sur les commotions cérébrales qui a travaillé sur le suivi de mon cerveau, mes yeux, mon équilibre et ma coordination oculo-manuelle.

Cela m’a fait comprendre que j’étais « normale » à avoir les symptômes que je subissais. La stratégie la plus utile, c’est d’être patiente avec moi-même, ce qui n’a pas toujours été le cas. Je ne suis plus qui j’étais. Mon cerveau ne fonctionne pas de la même façon, même s’il s’améliore, mais si j’oublie quelque chose ou si je ne peux plus faire de montagnes russes avec ma fille, c’est mon mode de vie et je l’accepte.

Le temps aide à guérir. Soyez patient avec vous-même et soyez ouvert avec les autres à propos de vos défis, pour qu’ils puissent vous aider. Prenez toujours soin de vous.

L’encéphalopathie traumatique chronique (ETC)

L’encéphalopathie traumatique chronique (ETC) est une maladie neurodégénérative qui peut survenir chez les personnes ayant des antécédents de traumatismes crâniens multiples [1]. L’ETC est causée par l’accumulation de protéines tau anormales qui se répandent dans le cerveau et en tuent les cellules. L’ETC est associée à certains changements, y compris des problèmes de mémoire et de traitement de la pensée, ainsi que des changements de personnalité comme l’agressivité et l’impulsivité. Les personnes atteintes d’ETC au stade avancé développent une démence [2]. Les symptômes d’ETC n’apparaissent normalement que plusieurs années après les blessures crâniennes.

Comment l’encéphalopathie traumatique chronique (ETC) est-elle diagnostiquée?

Il n’y a pas de test pour confirmer si une personne est atteinte d’ETC pendant qu’elle est vivante. Un diagnostic ne peut être posé qu’après le décès de la personne, à la suite d’un examen des tissus cérébraux. Les recherches sur l’ETC sont en cours. À l’heure actuelle, il est prouvé que les coups multiples à la tête sont le facteur de risque le plus important dans l’apparition d’ETC. Les personnes les plus à risque sont les athlètes [3], le personnel militaire et, dans certains cas, les victimes de violence conjugale [4], en raison du risque élevé de blessures multiples à la tête. Cela peut aussi arriver chez les personnes ayant subi des commotions cérébrales dans des accidents de de la route [5]. Il est important de noter que ce ne sont pas toutes les personnes qui ont des antécédents de traumatismes crâniens multiples qui développeront une ETC.

Il s’agit de l’information la plus récente sur l’ETC. Des projets de recherche sont en cours pour en apprendre davantage sur cette maladie : par exemple, l’étude ETC au Centre canadien des commotions cérébrales, une étude axée sur les athlètes professionnels. Si vous avez des questions au sujet de l’ETC, vous pourriez demander à votre médecin de vous référer à un spécialiste en neurologie.


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Rétablissement

Une personne ayant subi une première commotion cérébrale se rétablit habituellement complètement dans les quelques jours ou les semaines suivant la blessure. Cependant, il n’y a pas de cas identique, le rétablissement est différent pour chacun.

L’Ontario Neurotrauma Foundation lignes directrices sur les commotions cérébrales, les lésions cérébrales légères (LCL) et les symptômes persistants ont été élaborées pour améliorer les soins aux patients par la création d’un cadre appliqué par les professionnels de la santé afin d’identifier et de traiter efficacement les personnes qui présentent des symptômes persistants à la suite d’une commotion cérébrale ou d’une lésion cérébrale légère.

La version pour les patients des Lignes directrices sur les commotions cérébrales/les LCL et les symptômes persistants s’adresse aux adultes de plus de 18 ans. Elles ont été élaborées afin de faciliter la communication entre les fournisseurs de soins et les patients. À compter de 2019, ces lignes directrices deviendront des lignes directrices évolutives afin de veiller à ce que la documentation de recherche la plus récente soit intégrée aux recommandations.

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Conseils sur la récupération après une commotion cérébrale

Les symptômes que vous éprouvez peuvent être difficiles à gérer et avoir une incidence sur votre vie quotidienne. Certains symptômes peuvent survenir et disparaître, et votre rétablissement peut prendre plus longtemps que prévu. Cela peut être frustrant, débilitant et effrayant. Vous n’êtes pas seul – le rétablissement peut être difficile pour de nombreuses personnes. Avec la bonne éducation et le bon soutien, vous serez en mesure de relever ces défis et de réaliser des progrès positifs.

Voici quelques manières de favoriser votre rétablissement de façon proactive après une commotion cérébrale. Assurez-vous d’écouter votre médecin s’il prescrit des étapes précises pour votre plan de rétablissement.

Un niveau de repos et d’activité adéquat
Selon les lignes directrices sur les commotions cérébrales, vous devriez devenir plus actif, lentement, après 24 à 48 heures de repos. Il s’agit d’un changement de la « thérapie au cocon » – la pratique de longues périodes de repos à faible éclairage avec peu ou pas d’activité. Des recherches récentes indiquent que de longues périodes de repos peuvent faire plus de mal que de bien [1].

Les activités quotidiennes devraient être recommencées graduellement. Plus les symptômes diminuent, plus le patient peut devenir actif [2]. Il faut toujours consulter votre médecin avant de reprendre une activité qui comporte un risque important de blessure. Si vos symptômes s’aggravent lorsque vous êtes actif, essayez d’en réduire l’intensité. Chaque personne a son propre seuil d’activité, et cela peut prendre du temps pour le trouver.

Il n’y a pas d’échéancier fixe pour le moment où vous êtes censé pouvoir reprendre vos activités régulières. L’important, c’est que vous preniez votre temps et que vous consultiez votre médecin.

Le retour progressif au travail
Comme dans le cas de l’activité physique, votre retour au travail devrait être graduel et s’effectuer au fil du temps. Selon la gravité de votre commotion cérébrale, votre retour au travail pourrait avoir lieu quelques jours à quelques semaines après votre blessure. Assurez-vous de parler à votre employeur de votre commotion cérébrale, de tout symptôme que vous ressentez encore et de la meilleure transition vers une reprise complète des responsabilités [3].

Gardez un journal de ce que vous ressentez pendant et après le travail. Cela vous aidera à suivre vos symptômes et à déterminer si vous êtes prêt à faire un pas en avant et à augmenter votre charge de travail. Pendant que vous travaillez, prenez des pauses fréquentes pour laisser à votre cerveau le temps de se reposer. Vous devriez également prévoir plus de temps pour terminer les tâches et essayer de trouver un environnement calme pour terminer votre travail.

Si vous êtes prêt à retourner au travail, mais que vous ayez besoin d’un peu d’aide pour lancer le processus, consultez la section sur le retour au travail pour des conseils et des ressources.

Demander de l’aide
Si vous avez de la difficulté à accomplir des tâches ménagères, comme cuisiner ou faire le ménage, demandez de l’aide à un membre de votre famille ou à un ami. Reprenez graduellement vos activités, selon les recommandations du médecin.
Emmenez quelqu’un avec vous à vos rendez-vous
Lorsque vous subissez une commotion cérébrale, les symptômes peuvent rendre difficile le suivi de l’information ou la prise de rendez-vous. Il peut être utile d’emmener un ami ou un membre de votre famille à vos rendez-vous. Ils pourraient noter des renseignements et communiquer avec votre équipe médicale.

Facteurs de risque et commotions cérébrales

Plusieurs facteurs de risque sont pris en considération lorsque les médecins établissent le plan de rétablissement d’une commotion cérébrale.

Domaine médical
  • Les antécédents de lésions cérébrales
  • Les problèmes neurologiques ou psychiatriques antérieurs
  • Les effets d’autres problèmes de santé comme les médicaments, les blessures corporelles, etc.
  • L’anxiété
  • La dépression
  • L’insomnie
  • Le nombre de symptômes présents
Facteurs personnels ou environnementaux qui peuvent nuire au rétablissement
  • Le mécanisme de blessure (accident de véhicule automobile, voie de fait)
  • Les retards importants ou l’impossibilité de retourner au travail suite à la blessure
  • Le fait d’être étudiant
  • Les facteurs de stress
  • L’âge avancé
  • Le manque de soutien social
  • Être de sexe féminin
  • Une résilience affaiblie
  • Un retour hâtif à un sport de contact
  • Tous ces facteurs auront une incidence sur la rapidité avec laquelle vous vous remettrez de votre commotion cérébrale.
Commotions multiples et syndrome du deuxième impact
Subir une commotion cérébrale pendant le rétablissement d’une commotion cérébrale antérieure peut accroître le risque de problèmes à long terme. Le syndrome du deuxième impact est un événement extrêmement rare où une deuxième commotion cérébrale suit de près une commotion cérébrale précédente pas encore guérie; cela entraîne un gonflement incontrôlé du cerveau. La plupart des cas signalés concernent des adolescents et des jeunes adultes. Dans quelques cas à l’échelle mondiale, cela a même mené à la mort [4].

Il est important de guérir complètement d’une première commotion cérébrale avant de retourner à tout sport ou activité qui pourrait vous exposer à un risque élevé d’en subir une autre. Lorsque vous retournez à un sport ou à une activité, vous devriez parler avec votre entraîneur ou votre équipe de direction à propos des mesures de sécurité à prendre.

Tous ces facteurs auront une incidence sur la rapidité avec laquelle vous vous remettrez de votre commotion cérébrale. [5].

Et si mes symptômes de commotion ne disparaissent pas?

Si vous présentez toujours des symptômes un mois après votre blessure, il s’agit de symptômes persistants (aussi appelés symptômes prolongés ou syndrome post-commotionnel). Le rétablissement de chaque personne est différent, alors ne vous inquiétez pas s’il y reste des symptômes après un mois. Parlez-en avec le médecin traitant.

Les symptômes persistants comprennent :

  • Des maux de tête
  • De la fatigue ou de la difficulté à dormir
  • De l’instabilité ou des pertes d’équilibre
  • Des problèmes de mémoire ou de concentration

Si vous avez des convulsions, des troubles de l’élocution ou des engourdissements, consultez votre médecin avant le premier mois.

Les symptômes prolongés peuvent affecter la vie quotidienne et rendre difficiles les activités régulières. Votre médecin voudra peut-être vous soumettre à d’autres tests et vous rencontrer plus souvent, si vous avez des symptômes persistants. Les tests et examens médicaux indiqueront la meilleure façon de gérer vos symptômes. Consultez le guide de l’ONF pour obtenir de plus amples renseignements sur la gestion des symptômes prolongés..

Cliniques privées de traitement des commotions cérébrales

Il y a de nombreuses cliniques privées de traitement des commotions cérébrales au Canada, offrant une vaste gamme de méthodes et de thérapies de rétablissement des commotions cérébrales. Ces cliniques privées n’ont aucune surveillance ni réglementation fédérale ou provinciale; il n’y a pas de garanties quant aux services qu’elles offrent. Lorsque vous et votre être cher cherchez à savoir si une clinique privée est un bon choix, posez les questions suivantes [6]:

  • La clinique a-t-elle un médecin?
  • La clinique a-t-elle une équipe de professionnels de la santé autorisés?
  • La clinique suit-elle les normes de soins les plus à jour pour gérer une commotion cérébrale?
  • Quels outils, tests et recommandations la clinique utilise-t-elle?

Avis de non-responsabilité : Il ne manque pas d’outils de diagnostic médical en ligne, de groupes d’entraide ou de soutien, ou de sites qui font des affirmations non fondées sur le diagnostic, le traitement et le rétablissement. Veuillez noter qu’il se peut que ces sources ne soient pas fondées sur des données probantes, réglementées ou modérées adéquatement. Nous vous encourageons à demander des conseils et des recommandations au sujet du diagnostic, du traitement et de la gestion des symptômes auprès d’un professionnel de la santé réglementé comme un médecin ou une infirmière praticienne. Vous devriez être mis en garde contre les sites qui font l’une ou l’autre des affirmations suivantes :

  • Le produit ou le service promet une solution rapide
  • L’offre paraît trop beau pour être vrai
  • Le produit ou les services sont spectaculaires ou radicaux et ne sont pas appuyés par des organisations médicales et scientifiques de bonne réputation.
  • Des termes comme « la recherche est en cours » ou « résultats préliminaires de la recherche » sont utilisés, ce qui indique qu’il n’y a pas de recherche en cours.
  • Les résultats ou les recommandations du produit ou du traitement sont fondés sur une seule étude ou un petit nombre d’études de cas et n’ont pas été examinés par des experts externes.
  • On utilise de témoignages de célébrités ou de clients/patients antérieurs qui sont anecdotiques et non fondés sur des données probantes 

Faites toujours preuve de prudence et suivez les conseils de votre équipe médicale. 


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