Dystonie

La dystonie est un trouble du mouvement qui provoque des contractions musculaires et des spasmes involontaires. Le mécanisme neurologique qui détend les muscles lorsqu’ils ne sont pas utilisés ne fonctionne pas correctement. Des muscles opposés se contractent souvent simultanément comme s’ils étaient « en compétition » pour le contrôle d’une partie du corps. Ces contractions musculaires involontaires forcent le corps à faire des mouvements répétitifs et souvent tordus, ainsi qu’avoir des postures inconfortables et irrégulières.

Il y a environ 13 formes de dystonie, et des douzaines de maladies et de problèmes médicaux comprennent la dystonie comme symptôme majeur.
La dystonie peut toucher une seule partie du corps ou être présente dans plusieurs groupes musculaires. La dystonie touche les hommes, les femmes et les enfants de tous âges et de toutes origines.

La dystonie secondaire est causée par des maladies et des traumatismes. Elle est beaucoup plus prévalente que les formes primaires (où la dystonie est le problème de santé fondamental). Lorsqu’on tient compte des dizaines de maladies qui peuvent causer la dystonie, comme la maladie de Parkinson, la maladie de Huntington et la sclérose en plaques, le nombre de cas de dystonie peut atteindre des millions.

La dystonie cause divers degrés d’incapacité et de douleur, allant de léger à sévère. Il n’existe actuellement aucun remède, mais il existe de multiples options de traitement. Les scientifiques du monde entier font activement des recherches sur de nouvelles thérapies.

La dystonie est un trouble chronique, mais la plupart des cas de dystonie n’ont pas d’incidence sur la cognition, l’intelligence ou la durée de vie d’une personne. La principale exception est la dystonie qui se manifeste comme symptôme d’une autre maladie ou affection existante.

Causes de la dystonie

La catégorisation de la dystonie par la cause n’est pas simple; cela peut facilement se compliquer parce que les scientifiques n’ont pas encore identifié le processus biochimique précis qui déclenche les symptômes. C’est ce qu’on appelle le « mécanisme » de la dystonie, et on soupçonne que ce mécanisme est commun à toutes les formes de dystonie.

Par ailleurs, nous savons que la dystonie peut être causée par un traumatisme, certains médicaments et des mutations génétiques. On peut donc affirmer que la mutation du gène DYT1 ou un traumatisme physique causent la dystonie, mais ces explications ne tiennent pas compte de l’origine réelle de la dystonie et de ce qui se passe à l’intérieur du corps pour produire les symptômes.

Lorsqu’on décrit la dystonie par la cause, elle peut être caractérisée comme étant primaire, secondaire ou dystonie-plus.

Diagnostic de la dystonie

Actuellement, il n’existe pas de test unique pour confirmer le diagnostic de dystonie. Le diagnostic dépend plutôt de la capacité du médecin à observer les symptômes de la dystonie et à obtenir des antécédents complets du patient. Les médecins doivent pouvoir en reconnaître les signes physiques et connaître les symptômes. Dans certains cas, des tests peuvent être exigés pour exclure d’autres affections ou troubles. Le type de médecin qui est habituellement le mieux placé pour diagnostiquer la dystonie est un neurologue spécialisé dans les troubles du mouvement.

Le processus de diagnostic de la dystonie peut comprendre :

  • Les antécédents du patient
  • Les antécédents familiaux
  • Des études en laboratoire, comme des analyses de sang et d’urine, et des analyses de liquide céphalorachidien;
  • Des techniques d’enregistrement électrique, comme l’électromyographie (EMG) ou l’électroencéphalographie (EEG)
  • Des tests génétiques pour des formes spécifiques de dystonie
  • D’autres examens et dépistages visant à écarter d’autres affections ou troubles

Diagnostic de la dystonie

La dystonie ne vous définit pas. Les personnes atteintes de dystonie sous toutes ses formes peuvent poursuivre leurs études, travailler, demeurer autonomes et actives, établir des relations amoureuses, fonder une famille et vivre pleinement leur vie. Elles peuvent devoir adapter leurs activités et leur mode de vie pour intégrer la dystonie, mais il faut souligner que ce trouble ne définit pas qui vous êtes.

La dystonie comprend une grande variété de symptômes et de caractéristiques, et chaque personne atteinte de dystonie est unique. À l’heure actuelle, il est impossible d’en prédire le pronostic. La plupart des cas de dystonie primaire (formes généralisées et focales) se stabilisent habituellement dans les cinq ans suivant leur apparition. Même lorsqu’ils sont stabilisés, les symptômes peuvent fluctuer. Par exemple, les situations stressantes peuvent aggraver temporairement les symptômes. À l’heure actuelle, aucun médicament ou traitement ne peut empêcher la progression. Un diagnostic et un traitement rapides peuvent souvent réduire au minimum l’incidence des symptômes et améliorer ou maintenir la capacité d’une personne d’effectuer ses activités quotidiennes.

Traitements de la dystonie

Bien qu’il n’existe actuellement aucun remède contre la dystonie, de multiples options de traitement sont disponibles. Étant donné que chaque personne atteinte de dystonie est unique, le traitement doit être personnalisé. Aucune stratégie n’est applicable à tous les cas.

Les options de traitement de la dystonie consistent généralement en plusieurs approches:

  • Thérapies non médicamenteuses
  • Médicaments administrés par voie orale
  • Physiothérapie
  • Thérapie vocale
  • Injections de toxines botuliniques
  • Chirurgie
  • Thérapies complémentaires

L’information pour cette page a été rédigée et fournie par la Dystonia Medical Research Foundation.

Effets physiques

De nombreux effets physiques des lésions cérébrales peuvent avoir une incidence sur les activités quotidiennes d’une personne, notamment :

  • L’ataxie (des mouvements saccadés) et les problèmes de coordination
  • Les problèmes d’équilibre
  • La douleur chronique (constante)
  • La fatigue, les troubles du sommeil et l’insomnie
  • Les maux de tête
  • Les troubles de la motricité et de la planification motrice
  • Le tonus musculaire
  • La paralysie ou la faiblesse
  • Les problèmes de perception et de réception d’informations sensorielles (avoir des douleurs fantôme, par exemple) et du choix de réaction
  • Les problèmes sensoriels, comme les sensations sur la peau, le toucher et la vision

Explorez notre site pour en apprendre davantage sur certains des effets physiques les plus courants des lésions cérébrales et sur la réadaptation physique.

La fatigue
La fatigue est le sentiment d’être extrêmement fatigué ou de manquer d’énergie ou de motivation. Elle est extrêmement courante après les lésions cérébrales et peut être causée par le manque de sommeil, le stress, la quantité d’énergie nécessaire pour accomplir les tâches et la douleur.
La douleur chronique
La douleur est un problème complexe, surtout à long terme. La douleur chronique peut aggraver les symptômes d’une lésion cérébrale et vous empêcher de participer aux activités de la vie quotidienne.
La mobilité
De nombreux effets physiques des lésions cérébrales peuvent rendre les déplacements difficiles. Il peut être difficile de s’adapter aux changements dans la mobilité et ceux-ci peuvent accroître les risques de problèmes de santé mentale. La compréhension de la mobilité et la participation à la réadaptation physique sont des étapes importantes du rétablissement.
Les maux de tête
Les maux de tête peuvent être douloureux, frustrants et vous empêcher d’effectuer les activités de la vie quotidienne.

Les aides à la mobilité

Vous pourriez avoir besoin d’aide pour vous déplacer, après votre blessure. Plusieurs aides à la mobilité et à l’environnement peuvent faciliter les déplacements. Vous ne devriez utiliser une aide à la mobilité que si elle est recommandée par un physiothérapeute ou un ergothérapeute. Le thérapeute s’assurera que l’aide vous convienne et vous montrera comment l’utiliser correctement. L’utilisation d’une aide mal ajustée ou d’une aide inadéquate peut augmenter le risque de blessures (chutes ou microtraumatismes répétés).

Les cannes

Les cannes sont une excellente aide et offrent du soutien si vous avez un déficit d’un côté de votre corps et vous avez besoin d’un peu d’aide pour bouger. Les cannes aident à garder l’équilibre et devraient être utilisées lorsqu’une personne peut marcher seule.

Les marchettes ou les déambulateurs

On utilise une marchette lorsqu’on a besoin de plus de stabilité. Une marchette a quatre pattes, alors que les déambulateurs ont des roues qui en facilitent l’utilisation. Les deux sont plus robustes que les cannes et permettent aux personnes qui ont des problèmes d’équilibre plus importants de continuer à marcher, en améliorant leur force et stabilité au fil du temps. Dans certains cas, une personne peut devoir utiliser une marchette ou un déambulateur de façon permanente, pour assurer sa sécurité.

Les fauteuils roulants

À la suite d’une lésion cérébrale, certaines personnes pourraient ne pas pouvoir marcher, de manière temporaire ou permanente. Certaines personnes peuvent demeurer capables de marcher sur de courtes distances ou à l’intérieur, mais avoir besoin d’un fauteuil roulant pour parcourir de plus longues distances ou aller à l’extérieur. Lorsqu’une personne est incapable de marcher, elle utilise un fauteuil roulant. Il existe plusieurs types de fauteuils roulants, allant de modèles manuels de base à des fauteuils motorisés plus avancés. Bien que les fauteuils roulants permettent de se déplacer, certains endroits peuvent demeurer inaccessibles, alors des changements devront être apportés à votre résidence, afin de l’y adapter.

Les bâtons de marche

Pour certaines personnes, marcher sur un terrain inégal (habituellement à l’extérieur) peut représenter un défi, même si elles peuvent marcher à l’intérieur sans problème. Les bâtons de marche peuvent aider. Également appelés bâtons urbains, ils peuvent être utilisés pour augmenter le niveau d’activité et l’équilibre des personnes en réadaptation. Certains bâtons ont même des « pieds » ou des « poignées » spéciales qui peuvent être remplacés selon l’environnement et le but de la marche. De nombreux modèles sont également pliables pour un rangement facile. Si vous voulez essayer d’utiliser des bâtons de marche, consultez d’abord votre médecin, surtout si vous utilisez actuellement une marchette ou une canne. Vous devez également savoir que si vous avez des douleurs articulaires ou si vous êtes incapable de saisir les bâtons, ils ne fonctionneront peut-être pas pour vous.

Les orthèses et les chaussures adéquates

Lorsqu’une personne éprouve des problèmes de mobilité, il est possible que sa façon de marcher et sa posture changent en conséquence. Cela peut causer d’autres problèmes de santé, y compris de la douleur. Les médecins peuvent recommander des orthèses ou des chaussures spéciales qui offrent plus de soutien au pied et à l’arc afin de soulager la douleur connexe, de corriger le positionnement/la posture du squelette et d’aider à améliorer l’équilibre dans l’ensemble [1].

Certaines personnes ayant une lésion cérébrale ont un « pied de chute », mais elles auront de la difficulté à fléchir le pied lorsqu’elles balancent la jambe vers l’avant pendant la marche. Les orteils peuvent traîner sur le sol et augmenter le risque de trébuchement. Une orthosie cheville-pied est un appareil qui s’adapte autour de la cheville et aide à empêcher les orteils de traîner pendant la marche. Par ailleurs, un dispositif de stimulation électrique fonctionnel peut activer le muscle à l’avant du tibia pendant la phase d’oscillation de la marche et permettre au pied de fléchir. Si vous croyez avoir un pied suspendu, il faut en parler à votre médecin ou à votre physiothérapeute pour obtenir une orthosie cheville-pied ou une stimulation électrique fonctionnelle.

Les ascenseurs d’escalier (les monte-escaliers)

Les escaliers peuvent être difficiles à utiliser si vous avez des problèmes de marche, de soulèvement des jambes et d’équilibre. Si votre résidence a des escaliers et vous n’êtes pas en mesure de vivre sur un seul étage, un monte-escalier est une solution sécuritaire. Ce sont des chaises mécaniques qui se déplacent du haut en bas sur une piste et qui peuvent être installées dans votre maison pour rendre l’environnement plus facile à utiliser.

Les rampes

Si vous avez un fauteuil roulant, vous devrez utiliser des rampes pour accéder aux endroits, y compris votre maison. Il y a des entreprises qui se spécialisent dans ces modifications et qui pourront vous recommander des rampes adaptées.

Des portes plus larges

Si vous utilisez une marchette ou un fauteuil roulant, il se peut que vous ayez besoin de portes plus larges pour vous déplacer facilement.

Les adaptations des salles de bain

L’utilisation des toilettes peut être frustrante et dangereuse pour des personnes ayant des problèmes de mobilité. Plusieurs modifications peuvent faciliter les choses, notamment:

  • Des barres d’appui
  • Des toilettes surélevées
  • Des douches sans bordure, accessibles directement par le fauteil ou à pied
  • Des sièges de douche

Votre salle de bain n’est que l’une des pièces qui pourraient nécessiter des modifications. Un ergothérapeute sera en mesure de vous aider à cerner les zones problématiques de votre domicile et à déterminer la meilleure façon de les adapter à vos besoins de mobilité.

Des subventions à la rénovation sont offertes si vous devez modifier votre milieu de vie. Les fonds disponibles dépendent des programmes provinciaux.


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Conseils pour accroître la mobilité

La plupart des gains de récupération physique se produiront au cours des 6 à 24 premiers mois – mais ce n’est pas une règle stricte. Chaque lésion cérébrale est différente et nécessite son propre plan de traitement et échéancier. Vous pouvez prendre des mesures pour augmenter votre mobilité au fil du temps.

Travailler avec des physiothérapeutes, des kinésiologues et des ergothérapeutes

La meilleure façon d’améliorer votre mobilité est de travailler avec des experts. Les physiothérapeutes, kinésiologues et ergothérapeutes se spécialisent dans l’amélioration de la motricité globale et de la motricité fine. En ayant l’appui de professionnels et en suivant un plan de réhabilitation sur mesure, vous pourrez progresser.

Répéter des exercices et des activités

Nos muscles et notre corps apprennent les mouvements en les répétant. Plus vous pratiquez un exercice, plus votre corps réagira. Cependant, les exercices pratiques devraient être étalés dans le temps. C’est un long processus qui demande beaucoup de patience, et vous ne devriez pas aller trop fort ou trop vite, car cela peut entraîner une diminution du rendement. Cela peut causer de la frustration à l’égard du processus, ce qui peut également avoir une incidence sur vos progrès.

La meilleure façon d’observer les résultats est de suivre le programme établi par les thérapeutes et d’utiliser des exercices ou des activités qui imitent les actions que vous aimez et faites dans vos routines quotidiennes. Des activités stimulantes et intéressantes mèneront à un rétablissement plus remarquable et plus significatif, car vous serez plus enclin à répéter ces activités.

Les médicaments

Les médicaments peuvent être utilisés pour contrôler le tonus musculaire, les crises d’épilepsie, la gestion de la douleur (maux de tête, douleur centrale), les étourdissements et les nausées. Les médicaments ne doivent être prescrits et pris que sur la recommandation de votre médecin.

Une bonne relation de travail avec votre médecin est cruciale. Tous les aspects du rétablissement après une lésion cérébrale prennent du temps, il s’agira donc d’une relation à long terme avec de nombreuses personnes. Vous devriez vous sentir à l’aise de leur parler de tout changement à votre santé et bien-être, tout au long de votre rétablissement. Ils pourront adapter votre plan de traitement au besoin, ce qui vous aidera à progresser le plus possible.

Utiliser des aides à la mobilité au besoin

Pour améliorer votre mobilité et assurer votre sécurité, vous devriez toujours utiliser les aides à la mobilité recommandées par vos thérapeutes ou votre équipe de soins de santé. De nombreuses personnes atteintes de lésions cérébrales continuent d’utiliser une aide quelconque, comme des chaussures robustes ou des bâtons de marche, pour réduire le risque de blessures.


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Mobilité

Bon nombre de effets physiques ont une incidence sur la mobilité d’une personne ou sur sa capacité de se déplacer, notamment:

  • Être incapable de marcher (boiter, avoir mauvaise posture, manquer d’endurance, être incapable de marcher et d’effectuer des activités en même temps, manquer d’équilibre, devoir utiliser une aide à la marche comme une canne ou un déambulateur)
  • Être incapable de travailler, de jouer ou de conduire
  • Être incapable de s’asseoir ou de s’habiller
  • Ressentir des douleurs causées par le fait de rester trop longtemps dans la même position
  • Avoir des contractures (articulations et/ou muscles tendus en permanence)
  • Des pertes de masse musculaire causées par le manque d’utilisation
  • Perdre le contrôle des mouvements
  • Une dépendance accrue envers les autres
  • Un risque accru de chutes
  • Un mauvais positionnement des lits et des fauteuils roulants

Lorsqu’une personne subit des changements dans sa mobilité après une lésion cérébrale, il peut être difficile de s’adapter à sa nouvelle réalité. Cela peut accroître les risques de problèmes de santé mentale, comme l’anxiété et la dépression.

Il est important de travailler avec les professionnels de la santé, y compris les physiothérapeutes, les ergothérapeutes et les kinésiologues, pour régler les problèmes de mobilité et créer un plan de réadaptation axé sur des résultats.

Cette section aborde les sujets suivants:


Comment le cerveau perçoit-il l’environnement et contrôle la mobilité?

Notre cerveau contrôle notre capacité de bouger, nos réactions physiques et notre capacité d’utiliser et de déplacer des objets. Bien que l’emplacement et la taille de la lésion cérébrale n’impliquent pas toujours des problèmes de mobilité, certaines zones du cerveau contrôlent des aspects particuliers de la mobilité, tels:

  • Les fonctions de base du corps comme la fréquence cardiaque, la tension artérielle, la respiration, la transpiration, la conscience et la vigilance.
  • La coordination et l’équilibre, y compris la fluidité des mouvements.
  • L’information relative à la vue, au toucher et à la conscience spatiale. Si le cerveau a de la difficulté à déterminer ce qu’il perçoit et où, il peut être difficile d’exécuter des mouvements comme tendre la main, prendre des objets et se déplacer dans l’environnement.
  • La planification et l’ordre des mouvements, ainsi que la force et la coordination des muscles. Cela signifie qu’une personne peut marcher, mais a de la difficulté à planifier ses mouvements ou peut se déplacer de façon impulsive.
  • Le système vestibulaire, composé d’organes de l’oreille interne et du nerf vestibulaire. Il fournit au cerveau des informations sur le mouvement, la position de la tête et l’endroit où vous vous trouvez dans un espace. Il aide aussi à maintenir l’équilibre en stabilisant la tête et le corps pendant les mouvements et en maintenant une bonne posture.
  • La vision. Les mouvements peuvent devenir plus difficiles s’il y a des déficits visuels.

Plus d’informations sur le fonctionnement du cerveau

De nombreux survivants ayant subi une lésion cérébrale traumatique ne présenteront pas de limitations physiques visibles importantes. Cependant, ils pourraient subir des blessures temporaires, comme des fractures, qui auront une incidence sur leur mobilité. Souvent, les déficits physiques sont « invisibles » pour les autres, et cela est vrai aussi pour les effets cognitifs et comportementaux. C’est pourquoi les lésions cérébrales sont souvent qualifiées de blessures invisibles.

Effets sur la mobilité après une lésion cérébrale

L’équilibre
L’équilibre est la capacité de rester centré en marchant, en s’assoyant et en exécutant d’autres mouvements. Il vous permet de contrôler et d’ajuster votre corps avant, pendant et après un mouvement afin d’éviter de tomber. Les problèmes d’équilibre après une lésion cérébrale sont courants : 30 à 65 % des survivants ont signalé un problème d’équilibre [1].

L’équilibre exige une force musculaire fonctionnelle, une vision, une fonction vestibulaire (oreille interne), une sensation dans la peau, les muscles, les tendons et les articulations (appelée proprioception). Il exige également une fonction cognitive et une planification des mouvements. Lorsque vous avez un équilibre normal, votre cerveau traite continuellement des informations provenant de plusieurs sens et parties du corps. Le cerveau envoie ensuite des instructions au système moteur et sensoriel du corps (muscles des bras, des jambes, du cœur et des yeux) pour vous maintenir en équilibre.

Les causes courantes des problèmes d’équilibre après une lésion cérébrale acquise incluent:

  • Des changements de tension artérielle
  • Des blessures au cerveau
  • Des médicaments
  • Des problèmes de santé mentale comme la dépression, l’anxiété, la peur de tomber ou la peur de bouger
  • Des déficiences sensorielles
  • Des déficiences du contrôle moteur
  • Des étourdissements, la sensation de vertiges, de tourner ou les nausées

L’équilibre est important non seulement pour la marche, mais aussi pour toutes les activités quotidiennes. Un mauvais équilibre peut vous empêcher de travailler, de conduire ou de participer à des activités sportives, etc. Les problèmes d’équilibre et les étourdissements peuvent augmenter le risque de chutes et de blessures, y compris une autre blessure à la tête. Cela peut avoir une incidence sur vos aptitudes, votre santé mentale et bien-être.

Comment puis-je améliorer mon équilibre?

Les problèmes d’équilibre s’améliorent habituellement graduellement, par des activités et des exercices. Plus vous bougez, plus votre situation s’améliorera. Un physiothérapeute ou un autre spécialiste pourraient vous aider à améliorer votre équilibre. Bien que de nombreuses personnes atteintes d’une lésion cérébrale acquise puissent marcher ou se déplacer indépendamment dans les quelques mois suivant leur blessure, beaucoup d’autres auront des problèmes lors des mouvements rapides, de la course, de la pratique d’un sport et d’exercices d’équilibre de haut niveau. Certaines personnes se rétabliront complètement tandis que d’autres auront des déficits pemanents qui changeront leur vie quotidienne.

Si l’un ou plusieurs de vos systèmes d’équilibre ne fonctionnent pas bien, vous pouvez essayer d’améliorer votre équilibre en vous concentrant sur les aspects qui fonctionnent. Par exemple, si vous avez une mauvaise vision, assurez-vous d’avoir de bonnes chaussures, un éclairage optimal et des aides visuelles.

Voici d’autres façons de faire face aux problèmes d’équilibre:

  • Utilisez des aides à la mobilité comme des cannes et des marchettes, si elles vous sont recommandées par un professionnel de la santé.
  • Tenez-vous au bras d’un membre de la famille ou d’un aidant, si vous vous sentez instable.
  • Portez des chaussures appropriées (au bout fermé et au talon bien ajusté et plat).
  • Travaillez avec un ergothérapeute pour adapter votre environnement à la maison, par des rampes d’escalier, l’installation de rampes et de chaises de sécurité dans la salle de bain et l’enlèvement des tapis ou d’autres risques de trébuchement.
  • Dégagez les zones à forte circulation dans votre maison.
  • Utilisez un éclairage adéquat et des lumières de nuit (par exemple, des lumières intelligentes qui peuvent être commandées par voix ou par téléphone).
  • Évitez l’alcool ou d’autres substances qui peuvent nuire à votre sens de l’équilibre.
L’endurance
L’endurance, ou la résistance, consiste à avoir la force, l’énergie et la capacité d’exécuter une action sur une longue période. Elle peut être mesurée par la façon dont vous exécutez une activité ou la mesure dans laquelle vous pouvez en augmenter l’intensité ou la durée. Par exemple, il faut d’abord commencer par marcher plus loin, et ensuite marcher plus vite.

Comment améliorer ma résistance

Il faut du temps, de la patience et de la pratique pour acquérir de la résistance. Votre résistance sera surveillée par votre physiothérapeute, vos ergothérapeutes, fournisseurs de soins de santé et  soignants. Votre thérapeute peut vous donner des exercices de renforcement à faire, comme l’utilisation de poids légers ou de bandes de résistance élastiques. Ils peuvent aussi recommander de vous concentrer sur la forme et la répétition pour améliorer votre endurance et d’autres aspects de la mobilité, comme la posture et la démarche.

L’un des moyens de suivre vos progrès est de tenir un journal de vos activités. Par exemple, si votre objectif est de marcher 100 mètres sur le tapis roulant en une session, suivez cette progression, puis fixez votre prochain objectif. Vos thérapeutes peuvent vous aider à fixer des objectifs, et cela peut vous aider à remarquer les progrès que vous faites.

Motricité globale et fine
La mobilité est la capacité d’une personne de bouger ses membres. Cela comprend la motricité globale, comme la marche et les mouvements plus grands, et la motricité fine, comme le capacité de ramasser des objets ou d’écrire. Ces compétences sont profondément affectées par les lésions cérébrales. Si vous perdez une partie de votre mobilité, vous devez affronter des changements majeurs dans style mode de vie. La physiothérapie et l’ergothérapie peuvent aider à renforcer ou à récupérer la mobilité et à apprendre de nouvelles façons d’effectuer des tâches. Cela pourrait inclure :

  • Travailler avec les doigts sur des tâches minutieuses comme l’écriture ou l’artisanat
  • Faire des exercices d’amplitude de mouvement et de renforcement

Certains exercices et certaines activités seront recommandés en fonction de vos besoins.

Tonus musculaire, force et coordination
Le tonus musculaire est le degré de tension dans un muscle lorsqu’il est en position de repos (non utilisé activement). Lorsque le tonus musculaire est normal, les membres et le corps se déplacent facilement. Une lésion cérébrale peut nuire au contrôle normal du tonus musculaire. Cela peut causer une diminution du tonus musculaire – vos membres semblent instables et lourds (aussi appelée hypotonicité ou flaccidité). Cela peut aussi augmenter le tonus musculaire – vos membres sembleront raides et tendus (aussi appelé hypertonie ou spasticité). Les deux affectent la capacité de contrôler le mouvement.

Après une lésion cérébrale, les muscles peuvent présenter des degrés de faiblesse variables. Certains muscles peuvent être plus forts dans un membre que dans l’autre. Des dommages à certaines parties du cerveau peuvent entraîner des mouvements lents, saccadés ou incontrôlés. Vous pouvez entendre les termes suivants :

  • Hémiparésie : une faiblesse musculaire d’un côté du corps seulement
  • Hémplégie : paralysie musculaire (sans mouvement) d’un côté du corps seulement

La physiothérapie et l’ergothérapie peuvent aider à travailler sur le tonus musculaire. C’est un processus qui requiert de la patience, car il peut prendre beaucoup de temps. Votre plan de traitement devra être adapté en fonction de l’évolution de votre mobilité; il se peut que vous ne retrouviez jamais complètement la mobilité que vous aviez avant la blessure.

Comment améliorer le tonus et la force musculaires

Les moyens d’améliorer le tonus musculaire dépendent de la présence de spasticité ou de muscles flaccides. Si vous souffrez de spasticité, votre médecin peut vous recommander des médicaments ainsi que des exercices d’étirement et d’amplitude des mouvements supervisés par un thérapeute. Si vous avez un tonus musculaire flaccidique, le traitement peut comprendre le travail sur un positionnement approprié, des exercices et des dispositifs de positionnement articulaire (Source : Fondation des maladies du cœur). L’amélioration du tonus musculaire requiert du temps et de la patience.

Pour améliorer sa force, il faut se concentrer sur les régions musculaires qui ont le plus besoin d’aide. Au fil du temps et avec beaucoup de pratique et de patience, des exercices comme l’entraînement à la résistance peuvent aider à accroître la force.

Comment améliorer la coordination

Vous avez besoin de coordination pour chaque mouvement que vous faites. L’amélioration de la coordination exige beaucoup de temps et de patience, tout comme l’amélioration du tonus et de la force musculaires. Bien que les exercices varient, ils contiendront plusieurs composantes clé, notamment :

  • La répétition
  • L’objectif d’augmenter la vitesse et la précision
  • La bonne forme
  • L’inclusion d’indices sensoriels
La posture
La tête et le cou donnent une base stable aux yeux, à la bouche et à la langue. À son tour, le tronc (la zone entre les épaules et les hanches) offre une base stable qui nous permet d’utiliser nos bras et nos jambes. Pour nous déplacer normalement, la tête, le cou et le tronc doivent être positionnés correctement lorsqu’on est debout et assis.

Une lésion cérébrale peut affecter les muscles qui contrôlent la position de la tête, du cou et du tronc. Elle peut également affecter le sens de ce qui est droit et vertical. Par exemple, vous pouvez pencher à gauche ou à droite parce que les muscles qui gardent votre posture sont affectés. Cela peut être causé par une information erronée provenant des sens au sujet de votre position, une amplitude de mouvement limitée, un tonus musculaire anormal ou une douleur. Si la posture est mauvaise, vous pouvez créer une liste de vérifications visuelles à faire lorsque vous êtes assis ou debout. Vous pouvez également demander à un soignant de vous aider.

La physiothérapie peut vous aider à travailler sur votre posture lorsque vous êtes assis et debout. Les thérapeutes utiliseront des exercices particuliers et de la formation sur la démarche pour apporter des améliorations. Au-delà de ces exercices, voici des façons dont vous pourriez travailler sur votre posture :

  • Roulez les épaules vers l’arrière
  • Utilisez un mur pour aider à redresser votre posture. Vos oreilles doivent être alignées avec le milieu de vos épaules
  • Assoyez-vous en collant le dos au dossier de votre chaise et choisissez des chaises à dossier haut
  • Portez des chaussures qui offrent un soutien adéquat
  • Utilisez un matelas qui soutient correctement la colonne vertébrale

Il y a aussi quelques étirements et positions de yoga simples qui aident à améliorer votre posture et votre flexibilité. Vous devriez d’abord consulter vos thérapeutes et médecins pour savoir si vous devriez faire du yoga. Si vous avez des problèmes d’équilibre, il y a certaines formes de yoga en fauteuil qui peuvent être faites en position assise.

Les sensations
Les sensations nous informent sur notre manière de bouger, sur que nous ressentons et ce qui se passe autour de nous. Les sensations incluent le toucher léger, la douleur, la température, le mouvement des articulations et des muscles, la vision et l’ouïe.

Les changements dans la façon dont vous ressentez les sensations peuvent affecter votre capacité de sentir le mouvement ou la position, les changements de température ou des parties  du corps affectées. Ces changements rendent difficile le réapprentissage des mouvements, puisque l’information sur le mouvement doit être ressentie d’abord. La perte de sensation peut aussi rendre la marche et l’équilibre plus difficiles.

La perte de sensation peut être un problème de sécurité très grave parce que vous ne pouvez peut-être plus sentir une blessure ou être conscient d’une certaine partie de votre corps. Il est important de savoir quels types de sensations ont changé pour vous aider à rester en sécurité. Par exemple, si vous ne pouvez pas ressentir de températures chaudes ou froides dans une partie de votre corps, utilisez une partie non affectée du corps pour vérifier la température de l’eau avant une douche.

La gestion des changements de sensations peut s’avérer difficile, mais votre équipe soignante peut vous aider à apprendre à faire face à la situation. Votre plan de traitement dépendra des changements de sensation que vous éprouvez.

Les soutien des aidants naturels

Si vous avez besoin d’aide à la mobilité, il est important que vos soignants soient formés pour la fournir. L’aide à la mobilité peut comprendre le transfert d’un lit à une chaise, l’utilisation des installations et la marche. Le personnel soignant doit savoir comment vous lever, vous positionner et vous déplacer en toute sécurité. C’est important pour la sécurité de tout le monde – une formation adéquate réduit le risque de blessure pour vous deux. Les fournisseurs de soins recevront couramment cette formation de la part de professionnels de la santé qui participent à vos soins

La réadaptation physique

Lorsqu’une lésion cérébrale cause des dommages qui affectent la mobilité et le mouvement, un physiothérapeute évaluera votre état physique et vos capacités. Après l’évaluation, un programme de traitement adapté à vos besoins est créé. Les programmes de réadaptation sont axés sur les objectifs, ce qui signifie que les thérapeutes travaillent avec vous pour élaborer un plan de traitement qui non seulement répond à vos besoins, mais vous aidera aussi à atteindre vos buts. Ces objectifs et ces plans nécessitent une réévaluation et une modification continues à mesure que le traitement progresse et que vos objectifs changent. La réadaptation physique peut inclure des activités comme:

  • Des exercices de renforcement axés sur l’augmentation de l’endurance et des muscles
  • Des étirements par amplitude de mouvement qui se concentrent souvent sur des articulations spécifiques
  • Des exercices d’équilibre qui ciblent les secteurs déficitaires
  • L’entraînement à la marche
  • Des étourdissements/la réhabilitation vestibulaire
  • La réhabilitation visuelle/de la perception

La physiothérapie de courte ou de longue durée  exige une participation active. Il se peut que vous ayez des activités ou des exercices à faire entre les rendez-vous. Les médecins peuvent aussi vous recommander de travailler avec un ergothérapeute pour vous aider à atteindre les objectifs des activités quotidiennes et du travail : la cuisine, la dactylographie, l’utilisation indépendante des transports publics, etc.


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