Les patients/clients en rétablissement négligent souvent leur alimentation, mais il est important de les encourager et de leur rappeler l’importance de la nutrition pour leur rétablissement. La nourriture nous fournit de l’énergie et des nutriments que notre cerveau et notre corps utilisent pour effectuer des activités physiques, cognitives et mentales. Lorsque nous mangeons bien, notre corps dispose de toutes les protéines, les vitamines et les minéraux dont nous avons besoin, ce qui améliore notre santé globale et notre fonction cérébrale.
Une saine alimentation signifie manger une variété d’aliments riches en nutriments et boire beaucoup d’eau. Les légumes, les fruits, les légumineuses, les viandes, les produits laitiers et les grains entiers contiennent les nutriments importants dont le corps a besoin pour guérir et rester en santé. Les aliments et les boissons à forte teneur en sel, en sucre ou en caféine devraient être limités.
Veuillez noter que le terme « diététiste » est protégé au Canada, ce qui signifie qu’il requiert une certification professionnelle. Le terme « nutritionniste » n’est protégé qu’en Alberta, au Québec et en Nouvelle-Écosse. Cela signifie qu’une personne peut être nutritionniste en Colombie-Britannique, mais qu’elle n’a pas les mêmes titres de compétence qu’une personne en Alberta. L’organisation Diététistes du Canada offre une explication et un tableau des titres protégés par province/territoire qui peuvent vous aider à déterminer quel type de professionnel de la santé consulter pour les besoins alimentaires.
L’impact de la nutrition sur le rétablissement après une lésion cérébrale
Le cerveau consomme environ 20 % de l’apport calorique quotidien. Une fois qu’une personne subit une lésion cérébrale, elle doit manger suffisamment de calories pour aider le cerveau à bien fonctionner [1]. Par la suite, une bonne nutrition sera importante pour le restant de leur vie. En plus d’obtenir suffisamment de calories, il est important d’obtenir les nutriments précis qui aideront le cerveau à se rétablir. Le cerveau a besoin d’acides aminés, de protéines, de gras oméga-3, de vitamines et de minéraux, ainsi que de nombreux autres nutriments pour bien fonctionner.
Y a-t-il des aliments qui aident le cerveau à guérir?
Des études ont montré que des régimes nutritionnels spécifiques et l’exercice physique peuvent avoir un impact positif sur le cerveau, notamment en améliorant la fonction cognitive [2]. Bien qu’il y ait des aliments qui sont meilleurs pour la santé du cerveau parce qu’ils contiennent des nutriments importants, il n’y a pas d’aliments qui guérissent une lésion cérébrale. Le rétablissement d’une lésion cérébrale exige du temps, de la patience, de la réadaptation et un engagement à apprendre des stratégies d’adaptation, incluant une bonne nutrition.
Voici un bref aperçu des composantes d’une alimentation saine que vous pouvez partager avec votre patient/client [3]. S’ils ont d’autres questions, vous devriez les adresser à un diététiste ou à un nutritionniste.
- Apport calorique
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Il a été démontré que la fréquence à laquelle une personne mange et le nombre de calories qu’elle absorbe contribuent au fonctionnement du cerveau. Cela dépend entièrement de la personne et de ses besoins alimentaires ; un diététiste peut aider à établir un calendrier alimentaire approprié.
- Aliments anti-inflammatoires
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Des études ont montré que les régimes anti-inflammatoires peuvent aider à améliorer la douleur, l’humeur et le sommeil [4]. Les régimes anti-inflammatoires sont constitués d’aliments comme les poissons gras, les huiles saines, les graines de lin, les fruits, les légumes et les protéines maigres. Pour un régime alimentaire anti-inflammatoire plus complet, adressez-vous à un diététiste.
- Gras sains
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Des études ont démontré que les régimes qui contiennent beaucoup de gras saturés ne sont pas bons pour le cerveau et que les régimes devraient contenir davantage de gras de bonne qualité (gras insaturés) [5]. Les aliments comme les huiles, les noix et les beurres de noix naturels, ainsi que certains fruits et légumes (comme les avocats) contiennent un gras non saturé qui est meilleur (avec modération).
Il a été aussi démontré que les acides gras oméga-3, une forme spéciale de gras que l’on trouve le plus souvent dans les poissons, améliorent la cognition et le rétablissement des neurones après une lésion cérébrale traumatique. Les données probantes suggèrent que l’acide docosahexaénoïque (ADH), une forme importante d’acide gras oméga-3, peut aider à améliorer la fonction neuronale [6]. Le corps ne produit pas naturellement de DHA, il faut donc l’inclure dans un régime alimentaire.
Un diététiste pourra indiquer à la personne qui a subi une lésion cérébrale quels types d’aliments elle devrait manger (et quelle quantité) pour compléter son alimentation avec des gras sains.
- Protéines et acides aminés
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Les acides aminés, les petits composants des protéines, servent à la croissance, la réparation et le maintien de presque tous les tissus du corps. Le cerveau a également besoin d’acides aminés comme les protéines provenant du poisson, du poulet et de la viande maigres, des œufs, des légumineuses, des noix et des graines. Un diététiste peut recommander des façons d’incorporer des protéines dans les repas et les collations.
- Fruits et légumes
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Les fruits et les légumes sont la meilleure source de vitamines et de minéraux dont le corps a besoin pour rester en santé. Chaque type de fruits et légumes contient un mélange unique de vitamines et de minéraux; il est donc préférable d’essayer d’obtenir une variété de chacun tout au long de la journée.
- Grains entiers
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Les grains entiers contiennent beaucoup des vitamines B dont le corps a besoin pour que le cerveau fonctionne bien. Ils sont importants pour envoyer des messages au cerveau et en provenance du cerveau, contrôler les muscles et nous permettre de fonctionner. Les grains entiers, comme le riz brun ou sauvage, les pains multigrains et les céréales, devraient être consommés plus souvent que les pains et les céréales hautement transformés.
- Équilibre glycémique (glucose)
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Il est extrêmement important d’avoir une bonne glycémie. Dans certains cas, la capacité du cerveau à convertir le glucose en énergie est affectée après une lésion cérébrale. Le cerveau a besoin de plus d’énergie que d’habitude, ce qui peut causer plus de dommages au cerveau [7].
Les aliments comme les fruits à teneur naturellement élevée en sucre (comme les raisins ou les raisins secs) ou les jus de fruits peuvent aider. Il y a aussi des médicaments à glucose sur ordonnance. Les patients/clients devront travailler avec un diététiste ou un spécialiste des soins de santé capable de déterminer ce qui cause les problèmes de glycémie. Une fois le problème identifié, un traitement peut être recommandé.
- L’eau
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L’eau est un élément important d’un mode de vie sain, car la déshydratation peut altérer le fonctionnement du cerveau et même en modifier la structure. Boire régulièrement de l’eau tout au long de la journée peut réduire le risque de déshydratation. Si la personne ayant subi une lésion cérébrale a de la difficulté à se souvenir de boire de l’eau, elle peut utiliser une grosse bouteille d’eau avec des marquages temporels ou une application pour téléphone intelligent qui lui envoie des rappels.
Il y a aussi des preuves que la vitamine E et le curcuma peuvent être utiles. On trouve de la vitamine E dans certaines huiles, certaines noix et épinards. La vitamine E fonctionne comme un antioxydant, ce qui aide à s’assurer que les neurones peuvent fonctionner aussi bien que possible. Des études ont montré un lien entre la vitamine E et les performances neurologiques [8]. Le curcuma est une épice jaune qui a également été identifiée comme aide possible au rétablissement après une lésion cérébrale, en particulier pour aider à maintenir les capacités cognitives [9]. Bien qu’on ait besoin de grandes quantités pour avoir les mêmes résultats que les études, de petites quantités peuvent quand-même aider.
Les patients/clients doivent travailler avec un diététiste pour obtenir les meilleurs résultats
Les calendriers de réadaptation, les difficultés cognitives, la fatigue et d’autres effets des lésions cérébrales peuvent rendre difficile la planification d’un régime nutritif pour une personne ayant subi une lésion cérébrale. Un diététiste est la meilleure personne pour aider à élaborer un plan nutritionnel précis et efficace après une blessure. Le corps de chaque personne aura des besoins spécifiques en fonction de facteurs comme l’âge, le poids, le sexe et l’activité, et un plan adapté est le meilleur moyen de s’assurer qu’elle obtient les nutriments dont elle a besoin.
Facteurs qui peuvent avoir une incidence sur la nutrition après une lésion cérébrale
- Changements de goût et d’odorat
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Certaines personnes atteintes de lésions cérébrales subissent des changements de sensation, y compris le sens de l’odorat et du goût. Ces sens peuvent être altérés ou perdus de façon temporaire ou permanente. C’est un ajustement difficile qui peut changer les types d’aliments et de boissons qu’une personne veut manger et qui peut modifier le plaisir qu’elle éprouve à manger. Travailler avec un diététiste pour créer un plan de repas personnalisé peut aider à faire face à ces changements.
- Problèmes de mémoire affectant l’alimentation
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Les personnes atteintes d’une lésion cérébrale peuvent avoir des problèmes de mémoire, ce qui peut rendre difficile de se souvenir de manger ou de toutes les étapes nécessaires pour préparer un repas. Si vos patients/clients oublient de manger ou de boire, il se peut qu’ils n’obtiennent pas les nutriments dont ils ont besoin. En même temps, s’ils ne se souviennent pas d’avoir mangé et qu’ils préparent un autre repas, ils peuvent trop manger.
Voici des façons de composer avec les problèmes de mémoire liés à l’alimentation :
- Créer un plan de repas, y compris des instructions étape par étape pour la préparation
- Programmer des alarmes pour savoir quand commencer à préparer les repas
- Tenir un journal alimentaire pour y noter quand et ce que la personne a mangé
- Ne pas se sentir rassasié ou affamé
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Dans certains cas, on peut ne pas être capable de ressentir les sensations associées au fait d’être rassasié ou affamé. Cela peut avoir une incidence sur les habitudes alimentaires, et donc sur la nutrition. Voici quelques façons de faire face à ces changements :
- Identifier le problème. Bien que certaines personnes ne ressentent pas la faim parce que leur cerveau ne traite pas cette sensation, d’autres peuvent ressentir une fausse plénitude à cause de facteurs comme la constipation. En déterminant la cause et en l’abordant, ils comprendront pourquoi cela se produit.
- Planifier les heures de repas, y compris la taille des portions, pour qu’ils ne mangent pas trop ou trop peu.
- Tenir un journal alimentaire pour y documenter quand et ce qu’ils ont mangé
Même lorsqu’ils n’ont pas beaucoup d’appétit, il est important qu’ils essaient de manger. Rappelez-leur que la nourriture est comme un médicament et qu’ils en ont besoin pour se rétablir et guérir.