Le processus de vieillissement peut avoir des répercussions accélérées sur les personnes ayant subi une lésion cérébrale. Le vieillissement peut aussi augmenter le risque de lésions cérébrales chez les personnes âgées.
Cette section aborde les sujets suivants:
Vieillir après une lésion cérébrale
Bien que le vieillissement touche tout le monde, il peut avoir des effets plus visibles sur une personne qui vit avec une lésion cérébrale.
Défis cognitifs continus
Il est normal que les survivants de lésions cérébrales subissent des changements à long-terme de leurs capacités cognitives. Cela comprend la perte de mémoire, les difficultés de concentration et la difficulté à prendre des décisions. Pour les aînés, le vieillissement peut entrainer une diminution des capacités cognitives. Une personne âgée ayant subi une lésion cérébrale pourrait subir un vieillissement accéléré qui affecte la cognition. Cela inclut des changements au niveau de la vitesse de traitement de l’information, de la prise de décisions, un ralentissement des temps de réaction et des pertes de mémoire. Ces effets peuvent même entraîner des difficultés à gérer les problèmes cognitifs et comportementaux existants.
Affections multiples
Lorsqu’une personne développe des affections multiples, en même temps, cela s’appelle ‘la comorbidité’. Au fur et à mesure que nous vieillissons, nous sommes plus susceptibles de développer davantage de problèmes de santé. Cela comprend le diabète, les problèmes d’ouïe et de vision, les maladies cardiaques, l’ostéoporose et l’hypertension artérielle. Les comorbidités peuvent avoir des effets sur les problèmes cognitifs existants [1].
Tout problème de santé supplémentaire peut avoir une incidence sur la santé mentale, émotionnelle et physique d’une personne. Si cela vous arrive, les médecins vous fourniront des renseignements sur les traitements offerts par différents professionnels médicaux et en réadaptation.
Risque accru d’isolement social
Les lésions cérébrales, tout comme le vieillissement, peuvent augmenter le risque d’isolement social. Selon Statistique Canada, plusieurs facteurs contribuent à réduire la socialisation chez les personnes âgées. Cela comprend la perte auditive, les défis émotionnels, les défis cognitifs, la douleur et la peur de tomber [2].
Les êtres humains sont des êtres sociaux par nature, et cela reste valable pour les personnes aînées. Un manque de socialisation peut mener à la solitude, à la dépression et à d’autres problèmes de santé mentale. Puisque les problèmes de santé, les lésions cérébrales et le vieillissement peuvent tous contribuer à l’isolement social, ce cycle devient difficile à briser.
Il est important de rester en contact avec votre famille, vos amis et la communauté que vous avez créée au fil des ans. Ces personnes prennent soin de vous et pourront socialiser avec vous d’une manière qui vous fera sentir en sécurité et à l’aise. Recherchez des activités communautaires adaptées aux aînés, notamment des clubs, des programmes communautaires et des cours de conditionnement physique. Si vous êtes en mesure de le faire, le bénévolat est aussi une excellente façon de socialiser, de se garder occupé et d’aider les autres.
Risque accru d’Alzheimer et de démence
Des études ont démontré que les lésions cérébrales traumatiques modérées à graves sont un facteur de risque pour le développement de la maladie d’Alzheimer et d’autres démences [3]. Il y a aussi un risque accru de la maladie d’Alzheimer et de démence relié aux AVC et à d’autres affections comme l’épilepsie [4]. Cependant, il est important de noter que de nombreuses maladies neurodégénératives sont reliées à des facteurs génétiques, aux modes de vie et aux facteurs environnementaux. Le fait d’avoir subi une lésion cérébrale ne signifie pas qu’une personne âgée souffrira de la maladie d’Alzheimer ou de la démence.
Si vous ou un de vos soignants remarquez un déclin cognitif chez vous, consultez un médecin.
Risque accru de chutes
Une personne atteinte d’une lésion cérébrale acquise peut être à risque de chute, à mesure qu’elle vieillit, en raison des troubles de l’équilibre, de la mobilité et de la cognition. Les chutes peuvent également être causées par l’environnement, comme les terrains instables ou les bâtiments inaccessibles. Ces facteurs peuvent accroître le risque de chute, ce qui augmente à son tour le risque de lésions cérébrales ultérieures [5].
Les aînés peuvent réduire le risque de chute en utilisant des appareils fonctionnels comme des cannes, des marchettes et des fauteuils roulants. Les bâtons de marche peuvent aussi offrir un niveau de soutien supplémentaire, surtout si la marche est leur principale source d’exercice. Les personnes âgées doivent également porter des chaussures sécuritaires, enlever les obstacles sur les voies de circulation à la maison et demander de l’aide au besoin.
Subir une lésion cérébrale en tant que personne âgée
Que vous ayez déjà subi une lésion cérébrale ou pas, le risque de subir une lésion cérébrale augmente avec l’âge. Selon les données de l’Institut canadien d’information sur la santé, les personnes âgées (de 60 ans et plus) représentent 29 % des les hospitalisations pour traumatismes crâniens au Canada [6]. Une étude nationale a démontré que le taux de lésions cérébrales traumatiques ou non traumatiques augmente chez les groupes plus âgés, les taux les plus élevés se situant dans la tranche des 85 ans et plus [7]. Ces chiffres sont les mêmes pour les hommes et les femmes.
Voici quelques-unes des principales causes de lésions cérébrales chez les personnes âgées :
- Les chutes
- L’augmentation des cas de lésions cérébrales non traumatiques
- Les accidents de la route
Les chutes
À mesure que les gens vieillissent, ils sont plus à risque de tomber. On estime qu’un canadien sur cinq, âgé de 65 ans ou plus, tombe [8] ) des études nord-américaines montrent que les chutes sont la principale cause de lésions cérébrales traumatiques chez les patients plus âgés [9]. D’autres facteurs peuvent augmenter le risque de chutes : la consommation de substances, les médicaments, la diminution du sens de l’équilibre et de l’attention, et les troubles neurologiques liés à l’âge, comme la démence [10].
Les chutes sont généralement causées par des surfaces inégales ou glissantes et une perte d’équilibre. On peut tomber dans les entrées, sur les rampes, dans les escaliers et dans les endroits très passants, mais il y a aussi un lien entre les chutes et les accidents vasculaires cérébraux. Les chutes inexpliquées peuvent parfois être des signes d’accidents vasculaires cérébraux « silencieux », et un historique d’accidents vasculaires cérébraux augmente encore le risque de chute.
Augmentation des cas de lésions cérébrales non traumatiques
Au fur et à mesure qu’une personne vieillit, elle risque davantage de subir un événement médical qui peut causer une lésion cérébrale non traumatique. Cela comprend les accidents vasculaires cérébraux, les tumeurs cérébrales et l’encéphalite.
Une étude réalisée en Ontario a révélé que le taux d’hospitalisation pour lésions cérébrales non traumatiques augmente avec l’âge; des taux de 365 personnes pour 100 000 ont été déclarés pour les 65 à 74 ans, comparativement à 561 personnes pour 100 000 pour les plus de 85 ans. (Ces taux n’incluaient pas les personnes ayant reçu un diagnostic antérieur d’accident vasculaire cérébral) [11].
Les accidents de la route
Bien qu’ils ne soient pas aussi courants que les autres causes de blessures, les accidents de la route affectent quand-même les personnes âgées. Cela s’explique, entre autres, par le fait qu’une grande partie de la population de conducteurs est âgée de 55 ans ou plus. À mesure que les personnes vieillissent, il est possible d’éprouver des problèmes de vision, des temps de réaction plus lents et des changements cognitifs qui peuvent avoir une incidence sur leur conduite [12].
L’incidence de l’âge sur le rétablissement à la suite d’une lésion cérébrale acquise
L’âge joue un rôle important dans le rétablissement après une lésion cérébrale acquise. De nombreuses études ont démontré qu’après une lésion cérébrale il y avait des effets à long terme plus importants et un pronostic plus faible chez les populations plus âgées (la plupart des études portaient sur les lésions cérébrales traumatiques). Ces études indiquent que les patients plus âgés ont des taux de mortalité plus élevés et des résultats fonctionnels plus mauvais que les patients plus jeunes qui ont des blessures plus graves. Les études ont aussi démontré que les survivants plus âgés ont besoin de plus de réadaptation, qu’ils paient des frais plus élevés pour la réadaptation et qu’ils présentent des niveaux d’invalidité plus élevés [13].
Les changements de santé mentale et comportementaux
Il est courant qu’une personne ayant subi une lésion cérébrale acquise subisse à la fois des changements de santé mentale et de comportement : la dépression, l’irritabilité, des problèmes de sommeil et des sautes d’humeur, par exemple. La santé mentale et le comportement ont un effet direct sur notre volonté et capacité de réadaptation. Il est important de toujours parler à un professionnel de la santé ou à un psychologue à propos des symptômes, des émotions et des comportements, afin de recevoir un diagnostic précis et d’élaborer un plan de traitement.
Le manque de réadaptation
De nombreuses personnes ayant subi une lésion cérébrale acquise, y compris des personnes âgées, n’utilisent peut-être pas les services de réadaptation en raison d’un manque de disponibilité, de longues listes d’attente, d’un manque de connaissances sur les besoins cognitifs et comportementaux et d’une mauvaise coordination des services [14]. Un accès plus immédiat à la réadaptation, qu’il soit en personne ou virtuel, et une plus grande uniformité, pourraient mener à de meilleurs résultats.
Votre âge ne doit pas être un obstacle à votre rétablissement. En prenant des mesures proactives et en élaborant un plan de soins continus avec les professionnels de la santé et les soignants, votre réadaptation et votre rétablissement peuvent avancer. Voici quelques façons de favoriser votre rétablissement :
- Demandez de l’aide. La famille, les amis et les professionnels de la santé sont là pour vous aider. Adressez-vous à eux avec des questions, des préoccupations ou des idées. Ils peuvent vous aider à trouver du soutien ou simplement vous écouter lorsque vous avez besoin de quelqu’un.
- Faites de l’auto-plaidoyer. En défendant vos droits et en sensibilisant les autres à propos des services et du soutien dont vous avez besoin, vous vous assurez que votre voix soit entendue. Apprenez-en davantage sur la façon de faire de l’auto-plaidoyer.
- Apprenez-en davantage sur les lésions cérébrales. Plus vous êtes renseigné sur votre blessure et ses effets, plus vous serez en mesure de renseigner les personnes de votre système de soutien.
- Travaillez avec plusieurs fournisseurs de soins de santé. Il n’y a pas de solution universelle pour la réadaptation en cas de lésions cérébrales. Lorsqu’on subit plusieurs effets, suite à une lésion cérébrale, on a besoin de plusieurs thérapeutes et professionnels pour apprendre des techniques d’adaptation et des méthodes d’ajustement.
Avis de non-responsabilité : Il ne manque pas d’outils de diagnostic médical en ligne, de groupes d’entraide ou de soutien, ou de sites qui font des affirmations non fondées sur le diagnostic, le traitement et le rétablissement. Veuillez noter qu’il se peut que ces sources ne soient pas fondées sur des données probantes, réglementées ou modérées adéquatement. Nous vous encourageons à demander des conseils et des recommandations au sujet du diagnostic, du traitement et de la gestion des symptômes auprès d’un professionnel de la santé réglementé comme un médecin ou une infirmière praticienne. Vous devriez être mis en garde contre les sites qui font l’une ou l’autre des affirmations suivantes :
- Le produit ou le service promet une solution rapide
- L’offre paraît trop beau pour être vrai
- Le produit ou les services sont spectaculaires ou radicaux et ne sont pas appuyés par des organisations médicales et scientifiques de bonne réputation.
- Des termes comme « la recherche est en cours » ou « résultats préliminaires de la recherche » sont utilisés, ce qui indique qu’il n’y a pas de recherche en cours.
- Les résultats ou les recommandations du produit ou du traitement sont fondés sur une seule étude ou un petit nombre d’études de cas et n’ont pas été examinés par des experts externes.
- On utilise de témoignages de célébrités ou de clients/patients antérieurs qui sont anecdotiques et non fondés sur des données probantes
Faites toujours preuve de prudence et suivez les conseils de votre équipe médicale.
[1] Chronic conditions in elderly, Statistics Canada
[2] Social isolations in elderly, Statistics Canada
[4] Kuźma, E. et al., (2018). Stroke and dementia risk: A systematic review and meta-analysis [Abstract]. Alzheimer’s & Dementia, 14(11), 1416-1426. doi:10.1016/j.jalz.2018.06.3061.
Sen, A., Capelli, V., & Husain, M. (2018). Cognition and dementia in older patients with epilepsy. Brain, 141(6), 1592-1608. doi:10.1093/brain/awy022
[6] Canadian Institute for Health Information
[8] Health at a Glance, Statistics Canada
[11] Chan, V., Zagorski, B., Parsons, D., & Colantonio, A. (2013). Article 19 Older Adults with Acquired Brain Injury: Functional Independence Measures after Inpatient Rehabilitation. Archives of Physical Medicine and Rehabilitation, 94(10). doi:10.1016/j.apmr.2013.08.037, and;
Chan, V., Zagorski, B., Parsons, D., & Colantonio, A. (2013). Older Adults with Acquired Brain Injury: Outcomes After Inpatient Rehabilitation. Canadian Journal on Aging / La Revue Canadienne Du Vieillissement, 32(3), 278-286. doi:10.1017/s0714980813000317