Le deuil

Le deuil est une émotion forte, courante après une lésion cérébrale. Beaucoup de choses ont changé, et on ressent un sentiment de perte tout à fait normal. Le deuil peut entraîner une profonde tristesse, nous pousser à faire abstraction des capacités restantes et réfléchir à « ce qui aurait pu être ».

Bien qu’il soit normal de vivre un deuil, il est important de ne pas le laisser vous dévorer ou de passer trop de temps à vous concentrer sur les aspects négatifs de la situation. Soyez conscient de vos sentiments et des changements que vous avez vécus, mais trouvez aussi des façons de célébrer vos succès. Cherchez des façons de

vous rappeler les aspects positifs : par exemple, vous pourriez prendre du temps à la fin de chaque journée pour noter les bonnes choses que vous avez vécues.
Ce n’est pas un processus rapide. Il y aura de bons et de mauvais jours, et le deuil peut durer plusieurs mois. Mais avec le temps, la patience et l’engagement à prendre soin de soi-même, la situation s’améliorera.

Les cinq étapes du deuil

Une lésion cérébrale bouleverse la vie, et il est normal de vivre un deuil face aux changements de capacité et d’identité. Ce n’est pas tout le monde qui vivra toutes ces étapes, et il se peut qu’ils ne les vivent pas dans l’ordre.

Le déni
Lors du déni, on ne reconnaît pas ce qui s’est passé. Il pourrait s’agir d’un changement soudain ou d’une perte soudaine, suite à une lésion cérébrale. Ces changements soudains provoquent des sentiments intenses que beaucoup de gens trouvent trop difficiles à gérer immédiatement, alors ils nient qu’il y ait quoi que ce soit qui aille mal.

Le déni n’est pas quelque chose que l’on puisse « réparer », c’est une partie normale du processus de deuil; il peut s’écouler un certain temps avant que l’on passe à une autre étape. Les personnes dans le déni peuvent adopter des comportements à risque pour « prouver » que rien n’a changé. Cela est particulièrement fréquent si la capacité de prendre des décisions a été touchée par la lésion cérébrale. Il est difficile d’identifier ces comportements en soi, alors il peut être recommandé de passer du temps avec un aidant naturel ou un membre de la famille au début de votre rétablissement.

La colère
La colère pendant le deuil est souvent dirigée vers d’autres personnes ou d’autres circonstances, parce que la personne est en colère contre sa situation et ne peut pas y faire face. La colère peut apparaître sous forme de rage, mais elle peut aussi se présenter sous forme de ressentiment, d’isolement ou d’amertume.

Vous pouvez diriger la colère vers vos proches, les médecins qui vous ont donné votre diagnostic ou l’équipe de réadaptation, parce que vous ne voyez pas les progrès que vous espériez. En fait, vous savez que ce n’est pas leur faute et que vous n’avez aucune raison d’être en colère contre eux, mais vous n’êtes pas en mesure de contrôler vos réactions émotives. Ce sentiment finira par s’estomper et les émotions que la colère masquait feront surface.

La négociation
La négociation est très fréquente chez les personnes en processus de deuil. Elles peuvent essayer de négocier avec la divinité de leurs croyances religieuses, avec des médecins ou avec d’autres personnes. Elles peuvent aussi commencer à faire des déclarations nostalgiques qui laissent entendre qu’elles auraient pu revenir en arrière et changer le résultat.

Ces personnes peuvent utiliser la négociation pour essayer de reprendre le contrôle, par exemple, « et si j’avais fait cela à la place? » ou « si seulement j’avais fait quelque chose de différent ». Il s’agit d’une autre étape du deuil qui repousse les émotions négatives associées à la situation et qui sert souvent à gagner plus de temps pour faire face aux changements.

La dépression
La dépression désigne le stade où une personne vit toutes les émotions associées à la cause de son deuil. Cela pourrait entraîner une dépression et de l’isolement.

Il n’y a pas de limite de temps quant à la période que vous passerez à cette étape (si vous en faites l’expérience). De plus, ce n’est pas une étape facile à gérer. Vous vous sentirez dépassé, ému, perdu et seul. Mais il est important d’aller au-delà de cette étape en parlant avec des amis, des membres de la famille et des professionnels de la santé mentale.

L’acceptation
Beaucoup de gens confondent l’étape d’acceptation avec des sentiments positifs, mais ce que cela signifie vraiment, c’est que la personne a accepté sa nouvelle situation. Cela ne veut pas dire que les sentiments et pensées négatifs ont disparu ou que la personne est heureuse.

Lorsque vous arriverez à l’étape d’acceptation, vous ferez de votre mieux pour vous concentrer sur l’avenir, prendre en charge votre rétablissement et voir les bons côtés de chaque jour. Il n’est pas nécessaire de faire cavalier seul : votre famille, vos amis et votre équipe soignante peuvent tous vous aider.

Il se peut que vous ne viviez pas toutes ces étapes pendant des périodes égales, ou même que vous ne les viviez pas du tout. Vous pourriez même les vivre à reculons, ou en même temps. L’expérience du deuil est unique pour tout le monde, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de le vivre.

Ressources en santé mentale