Effets émotionnels

Lorsque le cerveau est blessé, les processus émotionnels et les réactions d’une personne peuvent changer. Lorsque cela est jumelé aux sentiments intenses qui accompagnent l’adaptation aux changements majeurs associés aux lésions cérébrales, il peut être difficile de composer avec les émotions. Cela est vrai tant pour le survivant que pour ses aidants.

Suite à une lésion cérébrale, la façon dont nous ressentons et partageons nos émotions change; on peut même éprouver de nouvelles émotions, inhabituelles pour notre caractère. Cela arrive à beaucoup de survivants. Par exemple, une personne qui était généralement calme et joyeuse avant une blessure peut ressentir plus d’agressivité ou de colère, après. Il se peut que son traitement des émotions ne revienne jamais à ce qu’il était avant la blessure. Comme c’est le cas pour tous les aspects du rétablissement d’une lésion cérébrale, il faut du temps pour apprendre comment les émotions en sont touchées et comment les gérer.

En tant que soignant, votre bien-être émotionnel et mental est tout aussi important. Il peut être extrêmement difficile de composer avec les effets émotionnels des lésions cérébrales chez l’un de vos proches. Par exemple, il peut être violent émotionnellement, à votre égard. Il peut avoir des emportements émotifs dans des contextes inappropriés ou afficher des comportements inhabituels, inquiétants ou frustrants. De nombreux soignants éprouvent les mêmes problèmes et émotions que vous. Il est important de développer votre propre réseau de soutien, par l’entremise d’amis, d’associations locales des lésions cérébrales et des professionnels de la santé.

Cette section aborde les sujets suivants:


There are some emotions that are more common than others after a brain injury.

Changements des émotions

La colère/l’irritabilité
Il arrive souvent que les survivants de lésions cérébrales deviennent frustrés, colériques ou irrités plus souvent ou plus rapidement. Ils peuvent même devenir agressifs, cela peut mener à des cris, à l’emploi de gros mots et à des emportements physiques, ce qui est désolant tant pour le survivant que pour ses proches.

  • Ces épisodes de colère ou d’irritabilité accrue peuvent être causés par :
  • De la confusion
  • De la dépression
  • De la fatigue
  • De la frustration à l’égard d’une tâche plus difficile à accomplir qu’auparavant
  • De la frustration face à cette nouvelle réalité
  • Une mauvaise compréhension des intentions d’une autre personne
  • Des personnes qui leur disent quoi faire ou qui leur signalent des erreurs
  • Une stimulation excessive (trop de lumière, de bruits et de mouvements, par exemple)

Voici comment vous pourriez aider:

  • Faites des activités apaisantes ensemble ou demandez à la personne ayant subi une lésion cérébrale de faire quelque chose par elle-même – écouter de la musique ou lire, par exemple.
  • Apprenez à réagir lorsqu’un survivant vit un épisode de colère ou d’irritabilité. Il est important de se rappeler que ses actes ne sont pas reliés à vous personnellement et qu’ils n’essaient pas intentionnellement de faire du mal. Vous pouvez utiliser l’ignorance active et la réorientation vers quelque chose de calmant pour faire face aux explosions émotionnelles.
  • Établissez un ensemble de règles de communication, incluant ce qui n’est pas acceptable (crier, maudire, blesser les autres, etc.)
  • Ne vous disputez pas et ne parlez pas à la personne lorsqu’elle vit un épisode de colère.
  • Pratiquez la respiration profonde et la méditation avec eux : cela peut aider à leur apprendre des stratégies pour rediriger et gérer leur colère.
  • Enlevez la personne de la situation qui l’irrite, et rendez-vous dans un endroit calme et tranquille.
  • Parlez de l’incident et de ce qui aurait pu le causer, après que la personne se soit calmée.
  • Travaillez avec un médecin qui connaît bien les lésions cérébrales acquises et les émotions, afin d’apprendre des méthodes et des stratégies de communication apaisantes. La thérapie cognitivo-comportementale peut fournir du soutien et des outils pour aider les survivants à gérer la colère et l’agression et vous aider tous les deux à comprendre ces réactions.
L’anxiété
L’anxiété est une émotion courante liée à la santé mentale. Elle découle des sentiments d’inquiétude et de peur. Il y a différents types d’anxiété qu’un survivant peut ressentir, et ils peuvent tous avoir une incidence sur nos comportements et émotions.

La dépression
La dépression est directement liée à la santé mentale et aux émotions après une lésion cérébrale. S’adapter à un nouveau soi est difficile et peut engendrer un stress élevé et des sentiments de tristesse, de solitude, de désespoir et de colère. Lorsque ces sentiments durent des semaines ou plus, on peut recevoir un diagnostic de dépression et avoir besoin d’un traitement professionnel.

Contrôle émotionnel
Un manque de contrôle émotionnel signifie qu’une personne parle ou agit sans y penser, réagissant uniquement en fonction de ses émotions. Elle ne tient pas compte du résultat ni des conséquences de ce qu’elle dit ou fait, et cela peut même devenir risqué ou dangereux. Le contrôle émotionnel et le contrôle comportemental (ou impulsif) sont étroitement liés, parce qu’ils sont tous deux gérés par le même système cérébral.

Si l’un de vos proches éprouve des problèmes de contrôle émotionnel et d’impulsivité, il y a des façons de l’aider :

  • Lorsqu’il doit prendre une décision, rappelez-lui verbalement de s’arrêter et de prendre son temps
  • Mettez en place un système dans lequel la personne vous consulte à propos de ses décisions
  • Faites des simulations de prise de décisions ensemble
Les sautes d’humeur
Les sautes d’humeur – aussi appelées labilité émotionnelle – sont des sauts rapides d’une émotion à une autre, souvent pendant de courtes périodes. Cela peut aussi prendre la forme d’emportements émotifs – par exemple, rire ou pleurer de façon excessive même lorsqu’on n’est pas heureux ou triste.

Les sautes d’humeur sont fréquentes lorsque les parties du cerveau qui contrôlent les émotions sont blessées. Parfois, il y a une raison évidente pour laquelle les émotions changent soudainement. D’autres fois, il n’y a pas d’événement particulier qui provoque un changement d’humeur : il semble aléatoire, et cela peut porter à confusion.

En général, les sautes d’humeur échappent au contrôle de la personne, et il est important de ne pas s’en sentir visé personnellement ou être impatient envers la personne qui vit l’épisode. Voici des façons d’aider un survivant à gérer les sautes d’humeur :

  • Pratiquer la respiration profonde
  • S’éloigner de la cause du changement émotionnel
  • Accompagner le survivant vers une activité apaisante

Les médecins pourront vous indiquer si les médicaments de stabilisation de l’humeur seraient bénéfiques. Si le survivant commence à prendre des médicaments, rappelez-vous que cela peut ne pas fonctionner immédiatement.

Au fil du temps, de nombreuses personnes constatent que leurs sautes d’humeur se produisent de moins en moins souvent, au fur et à mesure que leurs émotions se stabilisent et qu’elles utilisent des méthodes d’adaptation appropriées.

Changements de personnalité
Les changements de personnalité peuvent découler de changements émotionnels et comportementaux et peuvent devenir exagérés ou plus intenses après une lésion cérébrale. Par exemple, une personne tranquille peut devenir encore plus tranquille; une personne active et déterminée peut devenir agressive et encore plus véhémente. Le contraire peut aussi arriver, lorsqu’une personne normalement silencieuse devient très extravertie ou s’exprime ouvertement.

Ces changements peuvent se produire après toutes les lésions cérébrales. Bien que certaines personnes trouvent que leurs émotions et leurs changements de personnalité s’estompent à mesure qu’elles se rétablissent, certains changements peuvent être permanents.

Il peut être difficile de s’adapter à ces changements de personnalité. La meilleure façon d’y faire face est d’avoir de la patience et de rester calme, en cas d’emportement émotionnel. C’est tout aussi difficile pour le survivant, et vous devrez travailler ensemble pour composer avec ces changements.

Comment puis-je aider mon proche à faire face à sa nouvelle réalité?

Il est normal de se sentir contrarié, en colère et attristé par les lésions cérébrales, mais il est aussi facile de se laisser emporter par le chagrin, à cause de ce qui a changé. Le survivant ressentira du chagrin pour lui-même, mais vous en ressentirez aussi, car votre vie a également changé. Il est important de vivre sa tristesse, mais de ne pas s’y attarder. Faites plutôt de votre mieux pour vous concentrer sur les aspects positifs, y compris les progrès, les bonnes choses à venir et les choses qui vous rendent heureux tous les deux.

Cela prendra beaucoup de temps, et certains jours seront meilleurs que d’autres. Si vous éprouvez des difficultés, assurez-vous de les partager avec votre famille, les soignants et les médecins.

Déterminer et gérer les effets émotionnels des lésions cérébrales

Il existe des manières pour vous et le survivant de travailler ensemble pour gérer les effets émotionnels des lésions cérébrales.

Travailler avec un thérapeute cognitivo-comportemental, un psychologue ou un psychiatre
L’une des façons les plus efficaces de gérer les effets émotionnels des lésions cérébrales est de travailler avec un professionnel de la santé spécialisé dans la santé mentale, le comportement et les émotions.

Les thérapeutes cognitivo-comportementaux abordent les défis cognitifs et comportementaux, qui peuvent être liés aux émotions. Ils établissent un programme personnalisé qui vise à être bénéfique aux survivants et répondre à leurs besoins particuliers. Cela comprend l’adaptation aux défis émotionnels. La thérapie cognitivo-comportementale est axée sur les buts et peut vous impliquer si vous êtes le principal soignant du survivant. Ces plans peuvent être adaptés au fil du temps, au fur et à mesure que de nouveaux objectifs sont établis, mais en général, la thérapie cognitivo-comportementale se veut un traitement à court terme qui enseigne aux survivants les compétences dont ils ont besoin pour faire face aux changements cognitifs, émotionnels et comportementaux. Bien que la thérapie cognitivo-comportementale puisse être couverte par certains régimes d’assurance, il peut s’agir d’une dépense personnelle.

Les psychiatres et les psychologues se spécialisent dans la thérapie par le dialogue et la santé mentale, ce qui peut avoir un impact énorme sur les émotions. La principale différence entre les deux est que les psychiatres ont des diplômes en médecine plutôt que des diplômes universitaires et peuvent prescrire des médicaments. Travailler avec un psychiatre ou un psychologue peut aider le survivant à se libérer de son fardeau, à obtenir du feedback et à comprendre la relation entre son état mental et ses émotions.

Pratiquer la respiration profonde ensemble
Si vous ou le survivant vous sentez dépassé, prenez des pauses et des respirations profondes; c’est un bon outil pour vous concentrer et vous calmer. La respiration profonde peut sembler simple, mais elle implique plus que le simple fait d’« inspirer et expirer ». Il y a d’autres méthodes aussi qui vous permettront de pratiquer la pleine conscience, pendant l’exercice de respiration, et aider le survivant à s’éloigner de sa colère.

Prendre des pauses
Lorsque nous sommes fatigués, nous avons tendance à devenir plus émotifs. Après une lésion cérébrale, beaucoup de personnes éprouvent de la fatigue. Assurez-vous que le survivant prend des pauses et passe du temps seul.

Éliminer les facteurs de stress
Y a-t-il des choses en particulier qui causent du stress au survivant? Si oui, essayez de trouver des façons de les éliminer. Selon la nature des facteurs de stress, vous devrez trouver des façons différentes de les gérer. Par exemple, si le survivant est stressé parce qu’il ne se rappelle pas comment accomplir une tâche, une liste de contrôle peut l’aider à gérer ce stress.
Visiter les groupes de soutien
De nombreuses communautés ont des associations locales ou des groupes de soutien qui offrent des activités et des ressources aux survivants et aux soignants. Participer à des groupes de soutien est une excellente façon de bâtir votre communauté; cela vous permet aussi d’avoir un endroit où vous pourriez vous sentir en sécurité et bien accueilli, ce qui aura un impact énorme sur la santé mentale. Les groupes de soutien sont également un excellent endroit pour entendre parler d’autres expériences et apprendre de nouveaux trucs et stratégies qui ont aidé d’autres personnes lors de leur rétablissement.

Avis de non-responsabilité : Il ne manque pas d’outils de diagnostic médical en ligne, de groupes d’entraide ou de soutien, ou de sites qui font des affirmations non fondées sur le diagnostic, le traitement et le rétablissement. Veuillez noter qu’il se peut que ces sources ne soient pas fondées sur des données probantes, réglementées ou modérées adéquatement. Nous vous encourageons à demander des conseils et des recommandations au sujet du diagnostic, du traitement et de la gestion des symptômes auprès d’un professionnel de la santé réglementé comme un médecin ou une infirmière praticienne. Vous devriez être mis en garde contre les sites qui font l’une ou l’autre des affirmations suivantes :

  • Le produit ou le service promet une solution rapide
  • L’offre paraît trop beau pour être vrai
  • Le produit ou les services sont spectaculaires ou radicaux et ne sont pas appuyés par des organisations médicales et scientifiques de bonne réputation.
  • Des termes comme « la recherche est en cours » ou « résultats préliminaires de la recherche » sont utilisés, ce qui indique qu’il n’y a pas de recherche en cours.
  • Les résultats ou les recommandations du produit ou du traitement sont fondés sur une seule étude ou un petit nombre d’études de cas et n’ont pas été examinés par des experts externes.
  • On utilise de témoignages de célébrités ou de clients/patients antérieurs qui sont anecdotiques et non fondés sur des données probantes 

Faites toujours preuve de prudence et suivez les conseils de votre équipe médicale.

Créer une routine
Vous avez tous les deux vécu beaucoup de changements. La planification d’un horaire pour chaque journée ou chaque activité peut enlever beaucoup de stress au survivant, et réduire ainsi ses réactions émotionnelles. Lorsqu’on sait exactement ce qui arrive et à quoi s’attendre, on peut s’y préparer mentalement et émotionnellement.
Faire de l’exercice
L’exercice peut avoir un effet positif sur le corps et l’esprit, même s’il ne s’agit que de quelques rotations des bras, d’une marche ou d’étirements des jambes. Veuillez noter qu’il ne faut faire que des exercices recommandés par le médecin.
Passer du temps à l’extérieur (si possible)
L’air frais est un excellent moyen de susciter des sentiments positifs chez les survivants et les aidants naturels. Ce changement de lieu et d’activité peut être incroyablement stimulant, même s’il ne s’agit que de quelques minutes passées dehors.
Prendre des médicaments
Dans certains cas, il peut être indiqué de prendre des médicaments pour soulager la dépression ou l’anxiété. Veuillez noter que seul un médecin peut recommander et prescrire des médicaments.

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