Sommeil

Les troubles du sommeil et le manque de sommeil sont des problèmes courants éprouvés par de nombreuses personnes ayant subi une lésion cérébrale. Pour ces personnes, les multiples effets des lésions cérébrales font en sorte qu’il leur est plus difficile d’avoir le sommeil dont elles ont besoin. Parmi ces effets figurent :

  • La dépression et l’anxiété causées par la blessure
  • Des changements chimiques. Nos cerveaux modèrent la libération de produits chimiques qui aident au sommeil, et cela peut être affecté après une lésion cérébrale.
  • Des troubles du sommeil et des syndromes du sommeil
  • Des changements du contrôle de la respiration
  • Des douleurs ou de l’inconfort physique

Cette section aborde les sujets suivants:


Les problèmes de sommeil peuvent également être causés par un sommeil excessif, ce qui entraîne une confusion au niveau des cycles de sommeil. En général, les personnes ayant subi une lésion cérébrale ont besoin d’un peu plus de repos après leur blessure, et cela peut rendre certains problèmes de sommeil difficiles à repérer.

On peut aussi avoir des troubles du sommeil, pour diverses raisons. Par exemple, si votre ami ou un membre de votre famille doit se lever fréquemment au milieu de la nuit et a besoin de votre aide, votre sommeil sera aussi interrompu. De nombreux aidants naturels vivent aussi un stress lié à leur situation, et ce stress peut interrompre le sommeil.

On peut régler les problèmes de sommeil pour vous deux en élaborant une routine de sommeil qui inclut de bonnes habitudes (aussi appelées ‘hygiène du sommeil’) et en travaillant avec une équipe de soins de santé, si les problèmes de sommeil sont de nature médicale.

L’importance du sommeil dans le rétablissement après une lésion cérébrale

Les problèmes de sommeil peuvent rendre le rétablissement plus difficile. Si la personne atteinte d’une lésion cérébrale ne peut pas se concentrer, se fatigue rapidement ou est incapable de terminer des exercices de réadaptation, les progrès en matière de rétablissement peuvent être plus lents.

Une excellente façon pour les personnes ayant subi des lésions cérébrales de surveiller leur sommeil et de comprendre comment il les affecte est de tenir un journal de leur sommeil. Cela peut non seulement aider à identifier les problèmes de sommeil potentiels, mais aussi à les partager avec l’équipe médicale.

On peut également utiliser une technologie spécialement conçue pour surveiller le sommeil. Par exemple, certains moniteurs de conditionnement physique ont des fonctions pour le suivi du sommeil. Ils sont conçus pour être le moins fatigants possible pour les yeux et le cerveau (avec peu ou pas de lumière bleue) et peuvent donner des renseignements importants sur les périodes de sommeil et l’état de la personne (si elle était agitée et si elle se réveillait). Certains surveillent même la fréquence cardiaque.

Les problèmes de sommeil peuvent devenir un cycle difficile à briser, mais à mesure que le sommeil s’améliore, le rétablissement à la suite d’une lésion cérébrale s’améliore aussi, et vice versa. La clé consiste à trouver des façons de comprendre la relation de la personne avec le sommeil et à élaborer des méthodes pour l’aider à soutenir des habitudes de sommeil saines.

Troubles courants du sommeil après une lésion cérébrale

Changements de la respiration
Le cerveau aide à contrôler la respiration, et les dommages causés à la partie qui contrôle la respiration peuvent entraîner des problèmes à ce niveau. Dans certains cas, une personne qui a un problème de maîtrise de la respiration peut arrêter de respirer pendant de courtes périodes. C’est ce qu’on appelle communément l’apnée du sommeil et cela peut aussi causer des problèmes de ronflement. Il y a des appareils pour traiter l’apnée du sommeil (comme les appareils à pression positive continue pour les voies respiratoires) qu’on peut porter au lit pour aider à contrôler la respiration.

Un grand défi pour les personnes qui souffrent de l’apnée du sommeil est le fait qu’elles ne savent pas qu’elles en souffrent. Parmi les signes courants perceptibles (y compris par la personne qui en est atteinte), figurent l’étouffement au réveil, la suffocation ou l’essoufflement. Les autres signes, comme le ronflement ou l’arrêt de la respiration, ne sont habituellement remarqués que par les autres. Par exemple, si votre partenaire souffre de l’apnée du sommeil, vous pourriez remarquer son ronflement.

L’apnée du sommeil peut aussi causer de l’insomnie. Si vous ou un partenaire avez remarqué ces symptômes de l’apnée du sommeil, demandez à votre médecin de vous référer à un spécialiste du sommeil qui pourra effectuer d’autres tests. Un traitement efficace de l’apnée du sommeil peut changer la donne.

Changements chimiques
Certaines parties du cerveau contrôlent les niveaux chimiques dans le corps qui nous aident à nous endormir. Par exemple, la glande pinéale du cerveau régule la mélatonine, qui joue un rôle dans l’endormissement [1]. Lorsque ces fonctions cérébrales sont endommagées, on peut avoir de la difficulté à s’endormir ou avoir des troubles du sommeil parce que les produits chimiques n’affectent plus le corps de la même façon.
Dépression ou anxiété
Lorsqu’une personne éprouve des problèmes de santé mentale comme la dépression ou l’anxiété, cela peut affecter son sommeil. Cela peut entraîner des sentiments de fatigue et d’épuisement qui peuvent avoir un impact sur la dépression et l’anxiété. Prendre soin de sa santé mentale et pratiquer une bonne hygiène du sommeil aidera à relever les défis connexes.

Médicaments
Certains médicaments nuisent au sommeil et peuvent aussi causer de la somnolence pendant les périodes d’éveil. Tout effet secondaire pouvant découler de la prise de médicaments doit être communiqué à l’équipe médicale chargée de les prescrire. Ils ne seront peut-être pas en mesure d’éliminer les effets secondaires, mais ils pourront expliquer ce qui se passe et comment les gérer.
Douleurs et inconfort
La douleur physique et les positions inconfortables peuvent empêcher une personne de s’endormir ou de rester endormie. Avant que la personne atteinte d’une lésion cérébrale ne se couche, elle doit prendre les analgésiques prescrits, se coucher dans une position confortable et utiliser un matelas, des oreillers et une literie de soutien.

La gestion de la douleur peut aussi aider à gérer le sommeil. Les stratégies courantes de gestion de la douleur comprennent la physiothérapie, la médication, la méditation ou des oreillers et des matelas spéciaux qui offrent plus de soutien aux régions affectées.

Troubles et syndromes du sommeil
Des études ont démontré que les lésions cérébrales et les troubles du sommeil vont de pair. Lors d’un cycle sommeil-éveil sain, on se repose sans interruption la nuit et on est éveillé pendant la journée. Les troubles du sommeil rendent le repos difficile, et le rétablissement peut en souffrir. Il est difficile de reconnaître un trouble du sommeil ou un problème de sommeil connexe, car ils peuvent inclure le fait de se reposer trop ou pas assez. Les types de troubles du sommeil comprennent :

  • Les troubles du sommeil liés au rythme circadien. Ces troubles font en sorte qu’il est difficile de suivre un cycle de sommeil normal.
  • L’hypersomnie. Ce sont des troubles qui rendent une personne extrêmement somnolente.
  • L’insomnie. Ce sont des troubles qui rendent l’endormissement et le sommeil difficiles.
  • Les parasomnies. Ce sont des troubles qui comportent des événements indésirables pendant le sommeil : le somnambulisme, le fait de parler dans son sommeil et l’incontinence urinaire nocturne.
  • Les troubles respiratoires liés au sommeil. Il s’agit de troubles qui causent de la difficulté à respirer pendant le sommeil.
  • Les troubles du sommeil qui causent des mouvements indésirables et qui peuvent rendre difficile l’endormissement ou le sommeil.

Les troubles et les syndromes du sommeil sont difficiles à gérer, mais ils peuvent s’améliorer au fil du temps par une bonne hygiène et une bonne routine du sommeil. Tout trouble du sommeil doit être communiqué à l’équipe médicale, qui peut être en mesure de formuler des recommandations supplémentaires pour le traitement.

Trop de siestes
Une personne qui fait face à des changements physiques et cognitifs après une lésion cérébrale peut avoir besoin de plus de périodes de repos ou de siestes. C’est normal, car elle utilise beaucoup d’énergie pour accomplir ses tâches et peut avoir besoin de plus de pauses qu’avant la blessure. Mais trop de siestes peuvent rendre difficile l’endormissement la nuit, alors qu’elle est censée faire la majeure partie de son rechargement pour le lendemain. Cela entraîne une confusion des habitudes de sommeil ou un mauvais sommeil.

Parfois, le corps et le cerveau ont besoin d’une sieste. Mais les siestes devraient être limitées pendant la journée et être courtes. Une alternative à la sieste consiste à pratiquer la méditation, qui permet à la personne atteinte d’une lésion cérébrale de prendre un certain temps pour se reposer, en restant éveillée. Vous devrez peut-être aider votre ami ou un membre de votre famille à planifier ses siestes et à les réveiller [2].

Les effets d’un mauvais sommeil

Si la personne atteinte d’une lésion cérébrale ne dort pas beaucoup, elle peut éprouver :

  • Une mauvaise humeur ou de l’instabilité émotionnelle (des sautes d’humeur)
  • De la dépression/de l’anxiété
  • De la fatigue
  • Des maux de tête
  • Une difficulté accrue à penser ou à se rappeler de choses. Les difficultés cognitives auxquelles on fait face peuvent être pires les jours où on ne dort pas suffisamment.
  • De l’inconfort physique, y compris des douleurs

Un manque de sommeil entraînant de tels effets peut avoir des répercussions sur toute une journée et rendre difficile (voire impossible) l’accomplissement des activités de la vie quotidienne.

Ces effets peuvent aussi arriver si l’on ne dort pas bien. Cela peut rendre la prestation de soins plus difficile.

Traitement des problèmes de sommeil après une lésion cérébrale

Il faut du temps pour réussir à dormir et revenir sur la bonne voie. Cependant, si la personne ayant subi une lésion cérébrale a encore du mal à dormir après avoir fait tout son possible à la maison, pendant plusieurs semaines – y compris suivre les conseils pour une meilleure hygiène du sommeil – vous devriez consulter son médecin de famille. Il pourrait recommander que la personne travaille avec un thérapeute cognitivo-comportemental spécialisé dans les problèmes de sommeil, prescrire des médicaments ou recommander d’autres thérapies.


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