Aider une personne à retourner au travail

Si vous êtes un aidant naturel, vous pouvez aussi être le conjoint, un membre de la famille, un ami de confiance ou quelqu’un qui offre du soutien à une personne qui se remet d’une lésion cérébrale acquise. Dans l’ensemble, les renseignements fournis dans cette section s’adressent aux personnes qui vivent avec la personne qui retourne au travail. Cependant, il y a des conseils et des stratégies qui s’appliqueraient également à d’autres personnes qui pourraient aider une personne à envisager de retourner au travail. Lorsque vous lisez ces renseignements, le terme « votre partenaire » désigne la personne que vous soutenez.

Alors, comment peut-on le mieux encourager et soutenir quelqu’un à retourner au travail? Cela dépendra en grande partie des circonstances individuelles. Cependant, grâce à l’expérience d’autres personnes, nous avons recueilli des conseils, des considérations et des idées dont vous pourriez tenir compte à mesure que vous progressez.

Lorsqu’une personne prévoit retourner au travail, cela peut être une période d’incertitude. Il y a probablement de nombreuses émotions différentes qui entrent en jeu lorsque la personne commence à penser à retourner dans son milieu de travail, et ce que cela signifie pour elle – ainsi que la routine qui a été établie. Il est important de se rappeler que le retour au travail est un processus, et non un événement. Le processus commencera avant que la personne ne retourne à son lieu de travail et peut nécessiter de la recherche, de la planification, l’élaboration d’objectifs, des réunions et certains ajustements à la vie quotidienne à la maison.

En ce qui concerne le retour au travail, afin de mieux comprendre ce que vit votre partenaire, Lésions cérébrales Canada a élaboré un guide de retour au travail. Il inclut des ressources qui pourraient vous intéresser alors que vous vous apprêtez à appuyer votre partenaire dans la réalisation de cet objectif.

Façons dont vous pouvez aider

Au moment où une personne envisage de retourner au travail, elle peut aussi gérer certains symptômes et effets de la lésion cérébrale. Grâce à diverses modifications du milieu de travail, de nombreuses personnes ont pu retourner au travail tout en poursuivant leur rétablissement.

Il est important de comprendre que même si votre partenaire veut travailler et contribuer, il peut aussi faire face à des niveaux d’énergie réduits et à une capacité réduite, une fois de retour à la maison. Comment pouvez-vous aider? Que pouvez-vous faire?

  • Soutenez et encouragez votre partenaire tout en lui donnant un certain degré d’indépendance pour revenir. Il faudra peut-être une certaine pratique pour trouver un bon équilibre à cet égard. Toutefois, cela en vaut la peine.
  • Le soutien peut prendre différentes formes. L’encouragement en est un moyen. Offrir et fournir une aide pratique est un autre moyen. Dans la mesure du possible, vous pourriez effectuer davantage de tâches ménagères et de courses. Si ce n’est pas possible, mettez certaines d’entre elles en attente ou élaborez une routine révisée.
  • Dites à votre partenaire qu’il n’y a pas de mal à négliger certaines choses dans la maison. L’objectif du retour au travail est la priorité absolue en ce moment, et les routines à la maison sont souples.
  • Sachez que ce sera une situation temporaire. À mesure que la routine de retour au travail est établie et jusqu’à ce que les choses s’équilibrent, il peut y avoir de la frustration et du chaos dans votre vie. Essayez de ne pas prendre cela personnellement. Il est extrêmement difficile pour vous deux de naviguer dans tout cela et de ne pas perdre contact. Soyez assuré que votre soutien est très important!
  • Vous ne pouvez pas vous préparer à toutes les éventualités, mais vous pouvez accepter de communiquer ouvertement et de faire preuve de souplesse lorsque vous assumez ces nouveaux rôles.
  • Préparez-vous à l’imprévu. Si quelque chose ne se passe pas comme prévu, c’est correct. Soyez coopératif, écoutez activement et affirmez la décision de retourner au travail. Lorsque le temps le permet, faites un compte rendu et discutez de la situation. Faites quelques ajustements pour la prochaine fois. Déterminez s’il s’agit d’une situation ponctuelle ou d’une tendance en évolution. Si c’est le cas, il serait peut-être temps de réviser le plan.

Vous devriez aussi être à l’écoute des signes de frustration. Par exemple, des expressions comme :

  • Tu ne comprends pas!
  • Comment s’attendent-ils à ce que je le fasse?
  • Je ne pourrai pas faire face au transport en commun demain.
  • Je ne suis pas certain que c’était une bonne idée.

Si vous percevez un niveau de frustration plus élevé, demandez à votre partenaire s’il y a quelque chose dont il aimerait discuter ou que vous pouvez faire pour aider. Dans certaines situations, la personne peut se sentir dépassée. Exprimer une certaine frustration peut être une façon de s’en sortir. Dans d’autres situations, on peut composer avec un éventail d’émotions ou de symptômes.

Posez des questions directes et ouvertes pour déterminer où en sont les choses et élaborez ensemble un plan pour aller de l’avant.

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Le fait de prendre contact avec votre partenaire est une bonne occasion de rester au courant et de discuter du déroulement du processus. Il s’agit également d’un bon outil pour suivre les tendances, les réussites et les défis. Si faire ces séances chaque jour est trop souvent, vous pouvez modifier les questions ci-dessous pour qu’elles correspondent à trois jours par semaine. Voici quelques exemples de questions que vous pouvez poser :

  1. Qu’est-ce qui s’est bien passé aujourd’hui?
  2. Y avait-il un point saillant en particulier? Parle-moi-en.
  3. S’il y a une chose que t’aimerais pouvoir changer à aujourd’hui, quelle serait-elle?
  4. Quel est ton niveau d’énergie maintenant, sur une échelle de 1 (faible) à 10 (forte) ?
  5. Que puis-je t’apporter/ faire pour toi?
  6. Y a-t-il autre chose dont nous devrions discuter?

Choses à savoir:

  • Les conditions changeront – peut-être tous les jours. De nouvelles demandes pourraient entraîner une réduction de la capacité et des niveaux d’énergie. Soyez prêt à faire face à cette situation si elle survient.
  • N’oubliez pas que vous faites face à un handicap invisible. Pour cette raison, votre partenaire pourrait bien paraître. Cependant, à l’intérieur, il peut éprouver des difficultés, avoir des pertes d’énergie soudaines, avoir l’air déconcerté ou être incapable de participer.
  • Laissez à votre partenaire le temps de se ressaisir et de reprendre ses forces et son énergie, en passant du temps tranquille ou en dormant.
  • Prêtez attention aux déclencheurs/modèles d’énergie et gardez un œil vigilant. Selon vos observations, si votre partenaire en fait trop et devient symptomatique, suggérez de modifier l’horaire ou la routine.
  • Si possible, laissez les autres alléger votre charge pour que vous puissiez vous concentrer sur votre partenaire pendant cette période de transition. Assurez-vous de vous reposer et de vous soutenir.
  • Les gens peuvent mieux faire face aux défis lorsqu’ils ont de l’information exacte et directe sur leur situation et leurs besoins.
  • Votre soutien et vos encouragements peuvent aider votre partenaire à rester sur la bonne voie, mais ce nouveau rôle peut aussi susciter de la frustration des deux côtés. Il peut y avoir des moments où s’engager à n’importe quel niveau semble tout simplement trop. Reconnaissez-le et acceptez de vous engager de nouveau lorsque c’est possible. Les choses finiront par se calmer et vous pourrez reprendre la communication.
  • En plus du changement de routine à la maison, c’est probablement votre routine sociale qui changera aussi. Avec l’accord de votre partenaire, faites savoir aux autres que vous vous concentrez sur le processus de retour au travail et que, pour le moment, vous ne serez peut-être pas disponible pour d’autres activités sociales. N’oubliez pas qu’il s’agit d’une étape temporaire que vous pouvez ajuster au fil du temps.

Pendant que vous et votre partenaire travaillez pendant cette période de transition, vous pourriez constater que des situations imprévues surviendront. Le fait de comprendre que vous pourriez avoir besoin d’un plan B prédéterminé ou d’une stratégie de sortie sur laquelle vous appuyer contribuera grandement à faciliter la transition pour vous deux.

Il ne fait aucun doute qu’il faut de l’engagement et de l’énergie pour avancer à travers un processus de retour au travail. Dans cette optique, il ne faudrait pas oublier vos besoins. Assurez-vous de prendre le temps nécessaire pour vous ressourcer et vous regrouper en cours de route.

Si vous souhaitez accéder à des ressources ou à des réseaux de soutien pour les aidants naturels ou les partenaires, des associations de lésions cérébrales sont à votre disposition.