Mobilité

Chaque lésion cérébrale est différente et nécessite son propre plan de traitement et son propre échéancier. Il est important que la personne atteinte d’une lésion cérébrale travaille avec des professionnels de la santé, y compris des physiothérapeutes et des ergothérapeutes, pour régler les problèmes de mobilité et créer un plan de réadaptation. Ce plan peut inclure votre participation à titre de soignant.

Cette section aborde les sujets suivants:


Dans certains cas, une lésion cérébrale aura des effets physiques sur une personne affectée, notamment :

  • De l’ataxie (des secousses) et des troubles de coordination
  • Des problèmes d’équilibre
  • Des douleurs chroniques (constantes)
  • De la fatigue, des troubles du sommeil et de l’insomnie
  • Des maux de tête
  • Des troubles de la motricité et de la planification motrice
  • Des changements de tonus musculaire
    • La spasticité (tonus accru, flexion serrée)
    • La flaccidité (tonus réduit, flasque)
  • La paralysie ou la faiblesse
  • La perception et la réception d’informations sensorielles (par exemple, des douleurs fantômes) et les réactions à ces perceptions
  • Des problèmes sensoriels
  • Des étourdissements
  • Une vision affectée (vision double, perte de vision) peut causer d’importants problèmes de mobilité et d’équilibre
  • Des problèmes de coordination œil-main
  • La perte auditive, l’acouphène, l’équilibre, le bourdonnement dans les oreilles
  • Le goût
  • Le toucher et le sens du positionnement des membres
  • L’odorat
  • Des sensations sur la peau comme des picotements, de la douleur ou des démangeaisons

Bon nombre de ces effets physiques ont une incidence sur la mobilité d’une personne ou sur sa capacité de bouger, notamment :

  • Être incapable de marcher (boiter, avoir une mauvaise posture, avoir une faible résistance, être incapable de marcher et d’accomplir des activités en même temps, manquer d’équilibre, avoir besoin d’utiliser une aide à la marche comme une canne ou un déambulateur).
  • Être incapable de travailler, de jouer ou de conduire
  • Être incapable de s’asseoir ou de s’habiller
  • Ressentir des douleurs dues au fait de rester trop longtemps dans la même position
  • Avoir des contractures (articulations raides et/ou muscles tendus de façon permanente)
  • Perdre de la masse musculaire à cause du manque d’utilisation
  • Perdre le contrôle des mouvements
  • Dépendre des autres de plus en plus
  • Être à risque accru de chutes
  • Avoir un mauvais positionnement au lit et dans le fauteuil roulant

Lorsqu’une personne subit des changements au niveau de la mobilité après une lésion cérébrale, il peut être difficile de s’adapter à sa nouvelle réalité. Cela peut entraîner des risques accrus de problèmes de santé mentale, comme l’anxiété et la dépression.

Comment le cerveau contrôle-t-il la mobilité?

Notre cerveau contrôle notre capacité de bouger, nos réactions physiques et notre capacité d’utiliser et de déplacer des objets. Bien que l’emplacement et la taille de la lésion cérébrale n’impliquent pas toujours de problèmes de mobilité, certaines zones du cerveau contrôlent des aspects précis de la mobilité, tels :

  • Les fonctions corporelles de base comme la fréquence cardiaque, la tension artérielle, la respiration, la transpiration, la conscience et la vigilance
  • La coordination et l’équilibre, y compris la fluidité des mouvements
  • L’information relative à la vue, au toucher et à la conscience de l’espace. Si le cerveau a de la difficulté à déterminer où et quels sont les objets environnants, il peut être difficile d’effectuer des mouvements comme atteindre et ramasser des objets, ou se déplacer dans l’espace.
  • La planification et l’ordre des mouvements, ainsi que la force et la coordination des muscles. Une personne peut être capable de marcher, mais elle peut avoir de la difficulté à planifier ses mouvements ou bouger de façon impulsive.
  • Le système vestibulaire, composé d’organes de l’oreille interne et du nerf vestibulaire. Le système vestibulaire fournit au cerveau des informations sur le mouvement, la position de la tête et l’endroit où vous vous trouvez. Il aide aussi à garder l’équilibre en stabilisant la tête et le corps pendant les mouvements et en maintenant une bonne posture.
  • La vision. Les mouvements peuvent devenir plus difficiles s’il y a des déficits visuels.

Dans certains cas, les lésions cérébrales ont des effets visibles. Par exemple, les survivants d’un accident vasculaire cérébral subissent souvent une augmentation du tonus musculaire, ce qui signifie que certaines parties de leur corps sont fortement fléchies. De nombreuses personnes ayant subi un traumatisme cérébral peuvent subir des blessures temporaires supplémentaires, comme des fractures, qui auront une incidence sur leur mobilité.

Dans bien des cas, les déficits physiques causés par les lésions cérébrales sont « invisibles » la plupart du temps (problèmes d’équilibre ou de coordination oculo-manuelle, par exemple). Il est aussi plus fréquent que les personnes ayant subi un traumatisme cérébral subissent des changements cognitifs et comportementaux. Ces blessures ne sont remarquées que par des personnes qui connaissent la personne affectée, et c’est pourquoi on les qualifie souvent de blessures « invisibles ».

Problèmes de mobilité courants après une lésion cérébrale

Comment aider un survivant ayant des défis de mobilité

Si vous offrez de l’aide à la mobilité à un survivant d’une lésion cérébrale, il est important que vous soyez formé pour le faire en toute sécurité. Aider une personne à se déplacer peut consister à la transférer d’un lit à une chaise, à l’aider à utiliser les installations et à marcher. Les fournisseurs de soins doivent savoir comment soulever, positionner et déplacer la personne en toute sécurité pour réduire le risque de blessure, autant pour la personne que pour l’aidant.

La meilleure façon d’obtenir cette formation est de travailler avec des médecins et des thérapeutes pour apprendre des procédures sécuritaires de levage, de déplacement et de positionnement. Cela est particulièrement important s’ils ne sont pas en mesure de vous aider pendant ces processus.

Le levage

Soulever une personne est une obligation commune des aidants naturels et cela représente un défi unique pour les personnes qui n’y sont pas habituées. C’est une tâche difficile, et il faut la faire correctement et en toute sécurité pour prévenir les blessures.
Il faut s’exercer à soulever la personne de façon appropriée à quelques reprises avant d’essayer de le faire sans supervision, afin de réduire au minimum le risque de blessure pour vous-même et la personne que vous soulevez. Les soignants qui soulèvent des personnes, surtout au quotidien, risquent de se blesser le dos, le cou ou les épaules. Afin de protéger votre corps, vous devez prendre soin de vous-même par les moyens suivants :

  • Faire de l’exercice
  • Adopter une bonne posture
  • Demander à quelqu’un de vous aider (par exemple, une autre personne soignante)
  • Adapter votre environnement
  • Utiliser des outils de levage et de déplacement appropriés, comme des planches et des chaises
  • Motiver la personne ayant subi une lésion cérébrale à vous aider à la bouger (si elle en est capable)

Si vous soulevez quelqu’un, suivez les étapes suivantes :

  1. Dites à la personne que vous allez la soulever. Expliquez le processus et, si la personne en est capable mentalement ou physiquement, demandez-lui de vous aider le plus possible.
  2. En suivant les bonnes techniques de levage, créez un équilibre avec un pied légèrement derrière vous. Adoptez une position accroupie, gardez la colonne vertébrale alignée et les épaules au carré.
  3. Gardez vos coudes légèrement fléchis et utilisez vos muscles abdominaux, vos hanches et vos jambes; n’utilisez pas votre dos pour soulever.
  4. Gardez la personne le plus près possible du centre de votre corps.
  5. Déplacez vos pieds vers l’endroit où vous abaisserez la personne.
  6. Fléchissez les genoux en descendant

N’oubliez pas : si vous soulevez quelqu’un d’un appareil à roues, assurez-vous que les freins de l’appareil sont engagés.

Si la personne a besoin d’outils spéciaux ou de techniques de déplacement, travaillez avec des médecins et des thérapeutes pour apprendre et pratiquer comment la déplacer en toute sécurité.

La réadaptation physique

Lorsqu’une lésion cérébrale cause des dommages qui nuisent à la mobilité et au mouvement, un physiothérapeute ou un kinésiologue – ou, dans le cas de la motricité fine, un ergothérapeute – évaluera l’état physique et les capacités de la personne. Après l’évaluation, on crée un programme de traitement qui répond aux besoins de la personne. Le programme de réadaptation est adapté au survivant et exige une réévaluation et des modifications continues pour s’assurer qu’il est optimisé pour réaliser des progrès positifs. La réadaptation peut inclure:

  • Des exercices de renforcement axés sur l’endurance et les muscles
  • Des étirements d’amplitude de mouvement axés sur des articulations particulières
  • Des exercices d’équilibre qui cibleront les secteurs déficitaires
  • L’entraînement à la démarche pour améliorer la posture et la marche
  • Des exercices d’entrainement vestibulaire spécifiques aux étourdissements
  • Des exercices d’entrainement visuel et de perception

La physiothérapie peut être de courte ou de longue durée et exige une participation active. Le survivant peut recevoir des activités ou des exercices à faire à la maison, entre les rendez-vous, sous la supervision ou avec l’aide de soignants. Si c’est le cas, on vous montrera comment aider la personne à faire ces activités, notamment pour assurer que les exercices soient effectués correctement.

Ressources/études


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