Bien que la sensibilisation au diagnostic et au traitement des commotions cérébrales et des lésions cérébrales ait augmenté au cours de la dernière décennie, l’accent a surtout été mis sur les blessures liées aux sports. Les projets de recherche font ressortir des différences dans la façon dont le sexe et le genre influencent les résultats du rétablissement après une commotion cérébrale. L’un des domaines de recherche qui prend de l’ampleur est celui des femmes ayant subi une commotion cérébrale ou un traumatisme cérébral léger en raison de la violence conjugale.
- 35-80% of women affected by IPV experience symptoms of traumatic brain injury 35 à 80 % des femmes victimes de violence entre partenaires intimes présentent des symptômes de traumatisme cérébral[1]
- 92% des incidents de VPI impliquent des coups à la tête et au visage, et l’étranglement[2]
- Les survivants et les professionnels de la santé peuvent aussi confondre les symptômes de lésions cérébrales avec la détresse émotionnelle causée par la violence elle-même[3]
On estime que pour chaque joueur de la LNH qui subit une commotion cérébrale pendant la saison, environ 7 000 canadiennes subissent la même blessure aux mains de leur partenaire intime chaque année… cela représente environ 250 000 nouveaux cas par année.
– Dr. Paul van Donkelaar, cofondateur du projet Supporting Survivors of Abuse and Brain Injury Through Research (SOAR) et professeur à l’Université de la Colombie-Britannique.
La prévalence élevée des traumatismes cérébraux légers chez les victimes de violence conjugale et le défi que cela représente pour leur rétablissement ne peuvent plus être négligés.
Plus de recherche et de collaboration sont nécessaires
Les recherches existantes sont rares, ce qui limite la capacité des fournisseurs de soins de santé d’élaborer des soutiens efficaces. Le financement récemment accordé par le gouvernement du Canada pour le projet SOAR à l’Université de la Colombie-Britannique, dans l’Okanagan, est un énorme pas dans la bonne direction, mais nous devons nous assurer que des outils soient implémentés pour aider les victimes. Sans soutien adéquat, les victimes de violence entre partenaires intimes peuvent facilement passer entre les mailles du filet. Souvent, les symptômes du traumatisme crânien sont négligés : les personnes ayant subi une lésion cérébrale ont de la difficulté à gérer leurs tâches quotidiennes et doivent composer avec de nombreux problèmes physiques, émotionnels, comportementaux ou cognitifs révélateurs de symptômes post-commotionnels. De plus, il est difficile pour les victimes de violence conjugale de débuter la phase de rétablissement si elles subissent des blessures répétées.
Il est donc nécessaire de mener davantage de recherches sur les relations entre la violence entre partenaires intimes et les lésions cérébrales. Nous avons aussi besoin d’une plus grande collaboration entre les chercheurs et les travailleurs de première ligne qui interagissent directement avec les victimes de violence conjugale. Ces intervenants ont besoin de plus d’éducation pour reconnaître les symptômes des lésions cérébrales afin d’orienter les patients vers des spécialistes. La violence entre partenaires intimes est une situation extrêmement complexe; plus il y a de soutien et d’éducation pour les travailleurs de première ligne et la collectivité en général, plus on aidera un plus grand nombre de femmes.
Principales recommandations
- Augmenter les initiatives de sensibilisation aux lésions cérébrales reliées à la violence entre partenaires intimes
- Éduquer les travailleurs de première ligne sur les lésions cérébrales reliées à la violence entre partenaires intimes
- Assurer la détection précoce des lésions cérébrales reliées à la violence entre partenaires intimes, à l’aide d’outils de dépistage normalisés et fondés sur des données probantes
Implémenter des outils et des stratégies pour les personnes vivant avec un traumatisme lié à la violence entre partenaires intimes.
Moyens de sensibiliser au sujet de la violence entre partenaires intimes et des lésions cérébrales
La promotion de l’éducation, de la recherche et du soutien aux victimes de violence entre partenaires intimes et de lésions cérébrales peut être faite de diverses façons.
- Partager de l’information sur la violence entre partenaires intimes et les lésions cérébrales avec vos réseaux, en présentant le besoin de soutien et d’éducation
- Soutenir les organismes et les groupes qui luttent pour l’augmentation du soutien aux victimes de violence entre partenaires intimes et de lésions cérébrales
- Étudier la question en profondeur
- Écrire aux représentants du gouvernement